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Une occasion manquée de redécouvrir un Offenbach méconnu

Victorien Sardou s'inspira d'un conte d'Hoffmann pour offrir à Offenbach le livret du Roi Carotte.

Sous couvert de féérie et de légèreté, attaque directement Napoléon III et se moque du régime impérial, à travers la bouche de Robin-Luron : « Il n'est pas possible de gouverner plus mal, de s'entourer de plus d'imbéciles et d'avoir sur les devoirs de sa profession des idées plus saugrenues que les siennes ».

adapte le livret à notre situation politique, une bonne idée en soi mais qui pêche dans la réalisation. Les allusions à l'actualité sont tellement nombreuses et prévisibles qu'elles finissent par sembler plaquées aux dialogues, sans justification. Voilà pour le pamphlet. Côté féerie, les choses sont plus réussies, avec de bonnes idées pour peu de moyens, une mise en scène finement évoquée par notre consœur Joëlle Farenc lors des représentations dijonnaises. Malgré tout, l'étincelle ne prend pas. Aux moments de théâtre réussis font suite d'autres moments où tout part en tous sens mais sans le rythme indispensable au genre. L'ensemble qui joue en arrière-scène peine à se faire entendre et ne possède ni la verve ni l'entrain qu'Offenbach réclame. Les voix sont dans l'ensemble médiocres, à quelques notables exceptions.

On retient en particulier le nom Cécile Limal, adorable Rosée du Soir costumée en petite fille de la Belle Epoque, dont on admire la voix saine et bien conduite dans un air qui annonce Olympia, et ceux de et , excellents en tous points.

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