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Concours international d’opéra Plácido Domingo

Operalia 2008

La salle du Grand Théâtre était bondée et une atmosphère fébrile y régnait, non seulement sur scène mais aussi parmi un public attentif. Cette seizième édition pourrait être qualifiée d'historique. Parmi les nombreux concours de chant classique qui existent, Operalia est certainement l'un des plus prestigieux. Créé en 1993 par , peu de concours peuvent s'enorgueillir de présenter – sur l'air du catalogue – autant de noms célèbres venus de tous les horizons : José Cura, Rolando Villazon, Ludovic Tézier, Erwin Schrott, Joseph Kaiser chez les hommes ; Nina Stemme, , Norah Amsellem, Joyce DiDonato, Isabel Bayrakdarian chez les femmes. Et la liste est loin d'être exhaustive. Tous ces lauréats d'hier font honneur à l'art lyrique d'aujourd'hui.

Le directeur de l'Opéra de Québec, , peut être fier du bon déroulement du concours. Non seulement, c'est une première au Canada, mais l'édition 2008 pourrait bien être une année exceptionnelle, un millésime de grande récolte et de qualité supérieure.

Parmi les quatorze finalistes, il était difficile de choisir. Chez les femmes, le premier prix revient à María Katzarava, la benjamine des sopranos, 24 ans, jolie mexicaine au timbre fruité, qui nous a servi l'air du poison de Roméo et Juliette. On comprend le choix du jury. C'est le talent de comédienne qui a fait la différence, le jeu sur scène, le théâtre qu'elle a voulu faire ressortir. Pari tenu et gagné. Membre du programme Domingo-Thornton pour les jeunes artistes à l'Opéra de Los Angeles, elle s'est produite au Mexique dans plusieurs opéras, entre autres, Il Guarany de Carlos Gomes, Der Schauspieldirektor de Mozart et bien entendu, Roméo et Juliette de Gounod. Elle a également remporté le prix de Zarzuela.

Du côté masculin, le ténor hispano-portoricain Jœl Prieto, 26 ans, a remporté trois fois les honneurs. En plus d'être le récipiendaire du premier prix, il a obtenu le prix CulturArte – Bertita & Guillermo Martinez et le prix de Zarzuela. L'air de Nemorino «Una furtiva lagrima» de l'Elisir d'amore, a été chaudement applaudi. Il a déjà interprété Tamino de La Flûte enchantée, Tybald dans Roméo et Juliette et Arturo de Lucia di Lammermoor. C'est une voix de belcantiste que l'on retrouvera, certes, dans le répertoire mozartien, mais aussi dans les Rossini, Bellini et Donizetti. Il sera Ferrando dans Cosi fan tutte au Scottish Opera.

Le deuxième prix a été décerné à la soprano ukrainienne et au ténor brésilien Thiago Arancam. Tous deux ont aussi reçu le prix du public. De plus, Thiago Aramcam, a obtenu le prix de Zarzuela.

Le troisième prix va à , soprano gréco-australienne et Karoly Szemeredy, baryton hongrois. Et que dire de la flamboyante Ketevan Kemoklidze ! Notre préférée. Elle nous a offert l'air de Roméo – celui de Bellini dans Capuleti e i Montecchi, «Se Romeo t'uccise un figlio». C'est une bombe (dans tous les sens du terme) sur scène, au timbre de mezzo irrésistible et une présence scénique captivante.

La soirée a été retransmise en direct par la radio de Radio-Canada et la chaîne de télévision Mezzo diffusera l'événement ultérieurement. Cette soirée a été présentée par Placido Domingo et c'est encore lui qui a dirigé, de main de maître, l'.

Crédit photographique : Maria Katzavara ; Jœl Prieto © DR

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