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Le retour du maître Masur

, de retour à la tête de l' en cette fin d'année, a mis ce soir Liszt et Bruckner face à face. Un dialogue qui tient une place de choix dans la programmation de l'.

Dirigé par le maestro dans un excellent Mozart l'année dernière, le pianiste canadien a confirmé son intimité avec la verve poétique et malicieuse de Liszt. La richesse de l'accompagnement a concordé avec la richesse de la partie soliste, dans la chaleur du timbre, l'amplitude sonore, le lyrisme. Un accord parfait qui s'est accentué dans les dialogues spontanés avec l'orchestre (brillant Allegro marziale). Au piano, l'ambivalence des sentiments est des plus pittoresques : la poésie existentielle cède, sans état d'âme, la place à la joie espiègle quasi irrationnelle. privilégie la couleur et use de la virtuosité comme on userait habilement de l'humour : sans forcer. Prochaines escales, Vienne et le 27 novembre, retour au Châtelet…

Si la Symphonie n°2 de Bruckner appartient, par son équilibre, son ampleur et parfois certains thèmes, au Bruckner des dernières symphonies, elle reste une ébauche de la force vitale qui s'épanchera dans son œuvre future. Avec cette symphonie, mainte fois revue, le compositeur signe un pacte qui n'existait qu'en pointillés : sa carrière de musicien.

L'interprétation est charismatique, traversée par un souffle dont l'ampleur est grisante. La technique, précise et disciplinée, (cor solo remarquable, dialogues bien cousus, vents unifiés, cordes réactives) donne à l'ensemble une carrure pleine d'autorité. Une version solennelle, expansive où l'on regrette l'absence d'une plus grande tension dramatique. Absence aussi de ce goût céleste, si caractéristique du compositeur, que l'on devine en gestation.

Le concert sera diffusé le 27 novembre à 14h30 sur France Musique.

Crédit photographique : © Elias

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