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Vivement Mendelssohn avec Lang Lang et Chailly

Gewandhausorchester Leipzig

Musique charmante, mais un peu facile, agréable à écouter, mais sans véritable profondeur. Lorsqu'on parle de Bartholdy, les préjugés ne sont jamais loin. Mais connaissons-nous sa musique ? La Marche Nuptiale, certes, le Concerto pour violon, la Symphonie Italienne peut-être… Mais les connaissons-nous vraiment ? Espérons que cette année Mendelssohn parviendra à nous faire redécouvrir ce fascinant représentant du romantisme allemand.

Le Gewandhausorchester Leipzig, déjà, fait tout pour y arriver, proposant un Gala Mendelssohn le jour même du 200e anniversaire du compositeur (retransmis sur ARTE) et promenant ensuite ce programme à travers toute l'Europe. En écoutant ces formidables musiciens lors de leur escale à Cologne, on sent comment cet engagement leur tient à cœur. Qu'ils jouent Mendelssohn avec le savoir-faire technique des différents pupitres, avec la noblesse du son qui fait la réputation de cette formation – nous nous en doutions. Mais qu'ils jouent cette musique avec un tel enthousiasme, voire une telle joie, c'est la bonne surprise de la soirée.

Au pupitre, s'avère un grand mendelssohnien. Avec sa gestuelle à la fois précise et suggestive, il anime ses troupes transportant, lui aussi, le plaisir qu'il éprouve en dirigeant Mendelssohn. Dès l'Ouverture en ut-majeur, interprétée avec fougue, il démontre la richesse et le pouvoir émotionnel de cette musique, la soirée culminant dans une Symphonie Ecossaise magistrale. Tout y est : la force dramatique du premier mouvement, la joie exubérante du deuxième, la beauté lyrique de l'Andante, la jubilation du finale.

Mais – admettons-le – l'intérêt de ce concert consiste également en la participation de qui nous propose le Concerto pour piano et orchestre n°1 de Mendelssohn, rarement entendu en concert. Et le pianiste ne déçoit pas. Techniquement sans failles et dotée d'une grande sensibilité musicale, il ne fait qu'une bouchée de ce beau concerto. Mais surtout : A aucun moment il ne se comporte en vedette de la soirée. Il dialogue, au contraire, avec l'orchestre, adaptant son toucher aux couleurs des différents pupitres. Le deuxième mouvement de la pièce devient ainsi un moment de pure magie.

Crédit photographique : © Detlev Schneider / DG

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