Le quinquagénaire James MacMillan a toujours témoigné d'un intérêt pour la musique religieuse. Après la création des Sept dernières paroles sur la croix (1993) le compositeur avait envisagé de s'attaquer à une Passion. Différentes messes et un Magnificat (1999) devaient jalonner son œuvre avant la création de cette Passion selon Saint Jean en 2008 par Sir Colin Davis et ses fidèles troupes du LSO.
Longue d'une heure et demie, cette partition fignolée avec un professionnalisme à toute épreuve et avec métier éprouvé fait une relative belle impression : le langage est franc et sincère avec ses effets spectaculaires bien dosés, le tout écrit avec un langage qui flatte les tympans. Reste que la partition peine à convaincre sur la longueur à force de répétition des mêmes processus de composition.
Sir Colin Davis, dédicataire de la partition, galvanise des troupes londoniennes (à l'instar d'une précédente parution de l'œuvre pour orchestre de MacMillan) pour porter aux sommets cette partition parfois touchante et caractéristique de l'art d'un compositeur passablement ignoré sur cette face de la Manche.