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Mozart en version intellectuelle

aime Mozart ! On se souvient de ses enregistrements des sonates et des concertos pour piano chez Philips. Des concertos pour piano, on devait regretter un accompagnement orchestral fonctionnel et mécanique qui s'accordait peu aux intuitions et à la sensibilité de la pianiste (Jeffrey Tate et l'English Chamber Orchestra !). Artiste en résidence auprès du entre 2002 et 2008, la pianiste a donné les concertos pour piano de Mozart en dirigeant du clavier des musiciens habitués, depuis les disques de George Szell, à fréquenter ces partitions. Decca, édite donc une sélection de deux concertos, reflets de cette série de concerts, qui ont marqué la critique étasunienne. Pour l'anecdote, on précise que ces deux concertos sont captés en concerts. Ce fait n'est désormais plus une nouveauté au regard des coûts prohibitifs des enregistrements studio, sauf que Decca a fondé sa réputation sur les prises de studio légendaires !

Du côté artistique, on découvre un Mozart ultra-intellectuel, sans matières grasses et sans déhanchements baroquisants, tout tombe droit avec une précision millimétrée telle une pluie froide. Certains moments, comme le début de l'Allegretto du Concerto n°24 ressemblent à une averse hivernale avec un discours glacial et rectiligne. À écouter et les musiciens américains, Mozart ne devait pas rigoler tous les jours…

Du côté des points positifs, il faut relever un beau travail sur les nuances et sur l'imbrication de certains discours du piano avec les bois comme au début de « l'allegro » introductif du Concerto n°23. Mais dans l'absolu, ce Mozart austère et protestant interroge mais ne charme guère…

Dans l'optique pianiste qui dirige depuis le clavier, les grandes références restent : Murray Perahia (Sony) et Christian Zacharias (DGG).

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