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Arabrella Steinbacher, froideur d’hiver ?

Souvent saluée dans ces colonnes, Arabella Steinbacher poursuit son exploration des grands concertos du répertoire. Mais malheureusement, l'artiste est encore plombée par un accompagnement orchestral ! Après ses concertos de Chostakovitch, de Beethoven et de Berg emberlificotés dans un ennui crépusculaire par Andris Nelsons, la jeune femme est tombée, pour cet album, sur un des plus mauvais jours ! Son accompagnement, peu inspiré et mécanique, est à peine passable dans Szymanowski mais se révèle rédhibitoire dans le concerto de Dvořák. Rarement cette pièce a semblé aussi dénervée et décousue sous une battue métronomique et raide ! L'orchestre de la Radio de Berlin (ex- orchestre radiophonique de Berlin-Est dont Janowski est directeur musical) sonne avec fadeur et sans couleurs. La sève et la rondeur des forêts d'Europe centrale laisse place à une moite grisaille des bords de la baltique.

C'est dommage car, dans Szymanowski, peut faire valoir sa sonorité limpide et une musicalité attentive aux moindres nuances. Le violon est un ensorceleur qui se joue des phrasés ondoyants de cette musique et ouvre des contrastes de teintes lumineuses. Un violon charmeur se heurte à une muraille de granit ! Accompagnée par un chef plus impliqué et plus sensible à cette esthétique (Janowski semble diriger du Berg !), cette version serait un must de la discographie. La violoniste est moins à son aise avec le concerto de Dvořák. Les variétés des attentions et la richesse des couleurs de l'artiste restent admirables mais il faut être plus barbare et brutal pour transcender cette partition. Retour à James Ehnes (Chandos), Sarah Chang (EMI) et Pavel Sporcl (Supraphon) pour des versions récentes majeures de cette pièce.

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