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Sho-bo-gen-zo de Josef Nadj : Extrême Orient

Une petite forme ciselée et énigmatique pour ce quatuor d'improvisateurs (deux danseurs et deux musiciens) au meilleur de leur forme.

Campée sur ses pieds nus, empoigne comme l'adversaire d'un futur combat la contrebasse sur laquelle elle va jouer une heure durant. Face à elle, s'installe en maître du jeu de ses multiples et étranges instruments. Tous deux sont des partenaires musicaux de longue date du chorégraphe d'origine hongroise , qui pratique depuis plusieurs années des petites formes spectaculaires ciselées et énigmatiques. avait notamment participé à la performance Paysage après l'orage en septembre 2008 dans le cadre du festival Jazz à la Villette, ou à Entracte en février dernier au Théâtre de la Ville.

Dans le premier tableau de Sho-bo-gen-zo, locution japonaise qui signifie La vraie loi, Trésor de l'œil, et sa partenaire Cécile Loyer apparaissent masqués. Dans le second, en costumes sombres et pieds nus, ils sont des jumeaux mus par les mêmes forces obscures. , resté seul, modèlera dans un troisième tableau une figure de glaise destinée à un mini théâtre de marionnettes, le tout sur les sons gutturaux des musiciens. Enfin, le quatrième et dernier tableau, délicieusement absurde, verra les interprètes devenir eux-mêmes des marionnettes dans un désordre d'accessoires jonchant le plateau.

Les œuvres récentes de Josef Nadj, du solo au quatuor, s'apparentent davantage au rituel ou au happening qu'à un concept chorégraphié et savant. Usant de tous les artifices du théâtre (masque, marionnette, reflets.. ), il compose des tableaux vivants basés sur l'improvisation plastique et musicale. Pour ce raconteur d'histoires, remarquable fabricant d'images, le mouvement se fait de plus en plus hâché, de plus en plus minimaliste

Crédit photographique : © Edvard Molnar

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