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Claudio Abbado revisite Pergolesi

En 1985, à la tête du London Symphony Orchestra faisait découvrir le Stabat Mater de , un compositeur sinon inconnu du grand public, du moins loin d'avoir bénéficié jusque-là des honneurs fréquents de la discographie classique. Un album qui allait rencontrer un succès populaire incroyable. La musique de Pergolesi, franche, directe, authentique, allait faire mouche, ceci d'autant plus qu'elle était ici admirablement servie par les voix de la soprano anglaise Margaret Marshall et la mezzo italienne Lucia Valentini-Terrani. Depuis cette miraculeuse réussite discographique, nombre de chefs se sont attaqués à cette œuvre la rendant encore plus populaire à nos oreilles.

Aujourd'hui, quelque 25 ans plus tard, le chef italien revient sur cette œuvre en offrant une version répondant aux critères actuels du goût du public pour l'expression musicale baroque. Si l'orchestre ne soulève pas l'enthousiasme à cause d'une direction peut-être un peu trop sage, le chant s'avère magnifiquement inspiré.

Dans le Stabat Mater, très impliquée offre une interprétation d'une rare spiritualité. Quelle implication dans le phrasé, quelle sensibilité dans la lecture. Avec une voix semblant venir d'un autre monde, elle transperce l'âme. De son côté, semble plus en retrait. Si sa voix reste présente, la contralto italienne semble absente de l'aspect sacré de cette si belle page de Pergolesi.

Après un Concerto de violon en Si bémol majeur un peu routinier de Giuliano Carmignola, le Salve Regina nous fait découvrir la soprano qui, si elle interprète très correctement son rôle, permet de mesurer le monde qui la sépare de . Pourtant, les aigus sont là, chaque note est parfaitement en place, mais elle manque grandement de l'esprit du sacré qui anime la soprano suisse.

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