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Entre dérision et violence

Le Gloria de Poulenc et Les Choéphores, extrait de L'Orestie de Milhaud : deux œuvres puissantes, deux expressions de la relation entre humanité et divinité, dans un cadre chrétien d'un part, et mythologique d'autre part : voici le programme proposé par et «son» orchestre, l'.

Poulenc, dans son Gloria, alterne entre joie et recueillement dans un morceau jamais vraiment sérieux, toujours à la limite de la dérision, ce que l'orchestre et le chœur rendent très bien grâce à leur enthousiasme. La voix au timbre magnifique de la soprano convient très bien aux passages plus doux de l'œuvre, où elle a pu s'exprimer pleinement pour le plus grand plaisir du public. Rompant complètement avec le Gloria, Les Choéphores est un morceau virulent, violent, dans lequel Oreste et Electre réclament vengeance aux Dieux de l'Olympe pour le meurtre de leur père Agamemnon par leur mère Clytemnestre. Le Chœur Régional Nord-Pas de Calais a su y apparaître suffisamment expressif dans les passages les plus sauvages, même s'il pêchait lors des passages a cappella, le timbre des chanteurs amateurs étant trop dur et plat en absence de l'orchestre. Ce dernier, dirigé par un un peu trop robotique et caricatural, laisse la vedette aux trois solistes, et Wolgang Holzmair s'étant joints à . Ces derniers, pris par les sentiments de leurs personnages, sont convaincants en Electre et Oreste. Mais c'est surtout Nicole Garcia, au rôle souvent ingrat de récitante, qui a été éclatante. Sa voix rauque et puissante, accompagnée de percussions et de bruitages, convenait parfaitement à l'exhortation sanguinaire dont elle était le symbole.

Crédit photographique : © B. Wielgosz

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