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Saint-Saëns, intégrale majeure pour vents par les solides de l’Orchestre de Paris

Le label Indesens nous offre la musique de chambre avec vents du grand par les solistes de l', équipe qui a fait ses preuves lors des précédentes parutions de ce label.

Si nombre de ces partitions sont des piliers du répertoire pour vents, aucun éditeur n'avait encore eu l'idée de les regrouper en un seul album !

En introduction de ce parcours, on retrouve le Septuor de 1880. Fruit d'une commande de l'éditeur Henri Lemoine, pour la société «La Trompette», il propose un instrumentarium inhabituel : deux violons, alto, violoncelle, contrebasse, piano et trompette. Cette partition se trouve au carrefour de l'esprit classique et de l'inspiration française. Classique par son respect des formes et sa maîtrise de la structure et française par l'intitulé des mouvements (Préambule, Menuet, intermède, Gavotte) et par un esprit parfois léger. Comme l'écrit la notice de présentation : «Saint-Saëns [renoue], à une époque encore tournée vers le romantisme allemand et le chromatisme wagnérien, avec la clarté des luthistes et clavecinistes des XVIIe et XVIIIe siècles, et Rameau notamment». Dans tous les cas, on tient ici, l'un des chefs d'œuvres de la musique de chambre française.

Autres partitions incontournables : les trois Sonates «de 1921» pour clarinette, hautbois et basson. Alors âgé de quatre-vingt cinq ans, Saint-Saëns renoue avec la forme sonate. Le compositeur envisageait un grand corpus avec une sonate pour chaque instrument à vents. Dans ses derniers jours, il avait même ébauché une partition pour cor anglais. Au niveau du style, ces pièces, très classiques de forme, semblent annoncer le ton «néo-classique» et parfois gouailleur du groupe des Six à l'image de la Sonate pour clarinette, le chef d'œuvre, de ce trio de sonate. Cette pièce endiable avec son style parfait, ses couleurs lumineuses et son esprit espiègle et railleur. Les sonates pour basson et hautbois poursuivent dans cette maîtrise de l'expérience créatrice d'un compositeur qui disait «l'art c'est avant tout la forme».

Entre ces pièces majeures, on retrouve tout un florilège de partitions de dimensions plus modestes mais signées avec le même respect pour l'instrument. On relève ainsi les deux Romances de 1874 : pour cor et piano (opus 36) et flûte et piano (opus 37). L'album, très complet, n'oublie pas les moindres partitions avec vents : le Caprice sur des airs danois et russes (opus 79), la Cavatine (opus 144) pour trombone et piano et même des extraits de l'incontournable Carnaval des animaux

Les solistes de l' évoluent dans cette musique avec une facilité et une aisance musicale qui se jouent des difficultés techniques et stylistiques tout en faisant ressortir toutes les subtilités de l'écriture française du compositeur. Ils méritent tous d'êtres cités : et à la clarinette, au cor, au trombone, au contrebasson, au hautbois, à la flûte, à la trompette, Marc Trenel au basson. Ils sont tous secondés à la perfection par les pianistes et et des instrumentistes tirés des pupitres de cordes. Enregistrés au Temple St-Marcel, à Paris, ces disques bénéficient d'une prise de son exceptionnelle qui rend toutes les saveurs de cette musique.

Une entreprise, incontestablement majeure au niveau musical, instrumental et patrimonial.

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