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Coffret de ballets chez DECCA, il y a de quoi danser !

Une simple vue sur le contenu de cet imposant coffret montre qu'il y a effectivement de quoi assouvir la boulimie des amateurs de musique pour le ballet – et même des amateurs de musique tout court ! Bien que les enregistrements s'étalent de novembre 1960 (Alborada del Gracioso de Ravel, sous la baguette d'Ernest Ansermet) à septembre 1990 (Les Saisons de Glazounov, sous celle de Vladimir Ashkenazy), l'impression générale est celle d'une parfaite homogénéité sonore et d'un très haut niveau artistique constamment maintenu, ce qui n'est guère étonnant de la part de Decca. Deux réserves cependant : la première est la prise de son par comparaison bien terne de Casse-Noisette, version Philips par ailleurs remarquable de Semyon Bychkov, mais hélas entachée d'un défaut de montage particulièrement audible dans la Valse des Fleurs (piste 9 à 2'39) et, plus grave, d'une erreur de montage qui répète fautivement un accord dans la Valse Finale (piste 14 à 3'39)… Honte aux techniciens sans oreille de Philips, le label responsable de ce seul enregistrement repris dans ce coffret Decca ! La seconde réserve concerne le disque relatif aux extraits de ballets de Khatchatourian dirigés par ce chef de seconde zone qu'est Stanley Black (l'un des piliers de la série très – trop ! – spectaculaire Phase 4 Stéréo de Tony d'Amato plus appropriée à la musique de variété), alors que Decca possède les gravures légendaires sous la baguette du compositeur même…

Quoi qu'il en soit, que de qualités pour les autres enregistrements ! Une caractéristique particulièrement avantageuse de ce coffret est de présenter – grâce surtout à l'excellent Richard Bonynge se taillant ici la part du lion en digne successeur de Robert Irving et Anatole Fistoulari – les grands ballets dans leur version absolument intégrale (ce qui n'est pas toujours le cas ailleurs) : par exemple, il ne manque pas une note à Giselle, Le Corsaire, La Boutique Fantasque, Coppélia, Sylvia, La Belle au bois dormant, Casse-Noisette, Cendrillon (dirigé par ), Roméo et Juliette (version de référence de Lorin Maazel). Même La Source est représentée non pas uniquement par l'acte 2 interpolé de , mais également par les deux autres actes de Léon Minkus ; de plus l'adorable Ballet Égyptien d'Alexandre Luigini connaît probablement ici sa seule version complète, et non pas la petite suite d'orchestre en quatre parties ; enfin, grâce à , et comme l'avait déjà fait Evgueny Svetlanov auparavant, Les Saisons de Glazounov se voient gratifiées d'un court Morceau supplémentaire avant l'apothéose finale : la Variation Le Satyre, assez insignifiante il est vrai.

Les trois célèbres ballets de Stravinsky – L'Oiseau de Feu, Petrouchka et Le Sacre du Printemps – nous sont proposés ici comme il se doit dans leur intégralité, par le vétéran Antal Doráti et son orchestre de Detroit, versions admirées à juste titre. D'un autre côté, Charles Dutoit dirige brillamment une Gaîté Parisienne d'Offenbach complète, y compris les parties dues à la pure invention de , tandis que, toujours sous la baguette de Dutoit, Decca a supprimé la redite pure et simple d'une Scène dans son Lac des Cygnes, afin de pouvoir le faire tenir sur deux CDs bien remplis.

Au total, une somme non négligeable et enthousiasmante dans des interprétations très majoritairement idéales d'œuvres qui, pour certaines, n'existent que dans les versions ici présentes.

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