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Réédition exemplaire de Bach par le Ricercar Consort

Au début des années 1980, parallèlement à la création du label belge Ricercar se forme un ensemble instrumental, le , autour du gambiste , de l'organiste et du violoniste . En s'associant à de prestigieux chanteurs, ils remettent à l'honneur plusieurs compositeurs allemands de l'époque baroque ( par exemple), notamment à travers une série de disques « Deutsche Barock Kantaten ». À l'occasion des trente ans du label, propose pour son disque catalogue 2010 des extraits du volume VIII de cette collection, qui tournait autour de la mise en musique du Psaume 129 (130) « Aus der Tiefen rufe ich, Herr, zu dir » (Des profondeurs, je crie vers toi, Seigneur), sans doute plus connu sous son titre latin de « De profundis ». Ce psaume de pénitence a en effet inspiré quantité de compositeurs, le plus célèbre étant avec sa Cantate BWV 131 (datée sans doute de 1707, la plus ancienne que l'on connaisse). Proposée avec un chanteur par partie, donc ici un chœur de quatre solistes, à une époque où ça n'était pas encore très fréquent, l'interprétation du n'a pas pris une ride. Le quatuor de solistes est dominé avant tout par la basse et le ténor, tous deux ayant en outre un air sur un choral chanté en cantus firmus respectivement par la soprano et l'alto. Dans les chœurs, l'ensemble est homogène mais manque d'expression, de force (« Ich harre des Herrn » dans le deuxième chœur, ou « Israel », répété trois fois dans le dernier, ou bien encore les derniers mots « Aus allen seinen Sünden »).

Les autres cantates, de moindre dimension, en tutti ou pour soliste, sont des vraies raretés, le compositeur le plus connu étant , contemporain de JS. Bach, mais les œuvres sont loin d'être anecdotiques et la réalisation est convaincante (malgré les aigus de Greta de Reyghere, parfois un peu forcés dans la pièce de ).

Ce programme est complété par une deuxième cantate de Bach, pour basse (avec solo de hautbois), la célèbre BWV 82, enregistrée par . Douze ans après sa mythique gravure chez Seon, le timbre est toujours aussi beau, mais l'interprétation est moins poignante.

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