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Clavecin aux couleurs ibériques par Bertrand Cuiller

Enfant de la balle – sa mère Jocelyne est claveciniste, son père Daniel violoniste et chef de l'ensemble baroque Stradivaria, son frère Guillaume hautboïste – se produit en tant que soliste et continuiste (au sein des ensembles Les Basses Réunies, La Rêveuse, Les Lunaisiens…) au clavecin et à l'orgue positif. Après un disque très remarqué consacré à des virginalistes anglais (Byrd, Bull, Philips), il propose à présent un programme , complété par le célèbre et fameux Fandango d', le premier ayant composé comme le second ses œuvres pour clavecin en Espagne. Joué sur un clavecin de Philippe Humeau (2002) qui s'inspire des instruments italiens de la première moitié du XVIIIe siècle, ce programme permet de découvrir en particulier des sonates rares parmi les 555 que nous a laissé Scarlatti. interprète avec une grande assurance ces pièces virtuoses (croisements de mains, notes staccato…) dont on ne se lasse pas d'admirer l'originalité : dissonances, ruptures rythmiques, imitations de la sonorité de d'autres instruments (guitare, percussions…). Le claveciniste adopte souvent un jeu très appuyé, parfois brusque (K 119 par exemple) qui pourra déconcerter, surtout lorsqu'il est accompagné de bruits de pied, l'impression étant renforcée par la prise de son, trop proche. C'est le cas également dans le Fandango de Soler (surnommé « le diable déguisé en moine » !), sorte d'improvisation sur une basse obstinée qui ne cesse d'aller crescendo dans la folie.

Mais a eu la bonne idée de retenir également des sonates plus calmes, méditatives de Scarlatti (K 30, 132, 144, 426, 462) qu'il aborde dans des tempos plutôt amples et qui équilibrent fort opportunément ce programme.

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