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Carte de visite à la française pour l’orchestre de Strasbourg

Quatrième disque de et de son orchestre de Strasbourg et, enfin, on découvre un titre consacré à la musique française ! Le programme, en trois temps, vise à ménager la chèvre et le choux : graver des tubes, tout en mettant en avant une partition plus rare. Mais avant de commencer le commentaire du disque, il faut, encore une fois, regretter l'esthétisme des pochettes du label Pentatone. On peine à comprendre les motivations d'un label aussi sérieux et probant dans ses choix artistiques, qui offre des albums inesthétiques et au graphisme insignifiant. Il semble pourtant évident que la beauté des disques est une des motivations du choix des acheteurs. Alpha, Fuga Libera, Indesens, Aeon, BMC, Neos, font de leurs disques des objets esthétiques pour le bonheur de tout de monde, on peine à comprendre pourquoi Pentatone ne les suit pas ?

Le disque commence sous les meilleurs auspices avec un Apprenti sorcier, juvénile et conquérant avec un orchestre bondissant. La ballet Ma Mère l'Oye, s'avère bien cerné par une baguette chantante et délicate. Ce travail, très professionnel, s'appuie sur des vents précis, qui proposent de belles couleurs. Mais, il manque le petit plus qui fait la marque des grands enregistrements par rapport à cette lecture confortable. On continue de préférer : Boulez (DGG), Abbado (DGG), Ozawa (DGG), Tilson-Thomas (Sony) ou Martinon (EMI).

La « rareté » du programme réside dans l'exécution des Bandar-log du Livre de la Jungle, l'œuvre majeure du prolifique . Cet épisode, qui signifie singe anthropoïde en langue hindi, raconte la séquestration de Mowgli par des singes. A travers cette page dissonante, Kœchlin se moque des partisans du dodécaphonisme qu'il n'appréciait gère. C'est dans cette pièce que le chef et son orchestre sont à leur meilleur. vise à mettre en avant un orchestration foisonnante, sculptant les détails instrumentaux. La prise de son, très fidèle aux dynamiques, apporte l'impact nécessaire à cette musique.

On tient donc un disque, bien fignolé en terme instrumentaux et techniques, mais qui aura certainement beaucoup de mal à trouver un public en dehors des abonnés de l'orchestre et des hifistes fétichistes émérites. On souhaite plus de curiosité et d'originalité dans les choix de répertoire ! Ce n'est pas les merveilles qui manquent dans la musique française…

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