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Fin d’intégrale Mahler par Pierre Boulez

Les célébrations des 85 ans de et des 150 ans de la naissance de étaient un bon prétexte pour publier le dernier album de son intégrale des symphonies et des lieder avec orchestre. Commencée, en 1995, avec une symphonie n°6 gravée à Vienne, cette somme se termine par cette lecture des Knaben Wunderhorn avec le , l'un des orchestres préférés du chef. aura gravé (ou re-gravé) presque tout Mahler à l'exception du modeste Blumine et du Klagende Lied, qu'il avait enregistré, en 1970, pour Sony.

Bien évidemment, sa lecture se concentre sur la modernité d'une musique, plutôt tirée vers la seconde école de Vienne, que vers la tradition populaire à la base des textes chantés. C'est toujours admirable de précision, d'intelligence, avec une gestion parfaite des nuances, des contrastes et des gradations. Boulez bénéficie surtout d'un duo de chanteurs exceptionnels. , par la qualité de sa diction, la beauté de son timbre et son vécu des textes s'avère absolument parfait ! lui tient la dragée haute même si elle manque un peu de naturel par rapport à son partenaire vocal. Sans égaler les lectures de Bernstein (DGG) ou de l'inattendu Mackerras (Virgin) qui faisaient ressortir toute la gouille et la saveur des faubourgs de ce corpus, Boulez livre une belle lecture moderne, aussi satisfaisante que celle d'Abbado (DGG) avec Anne-Sophie von Otter et Thomas Quasthoff.

En complément, l'Adagio de la symphonie n°10 bénéficie de la logique boulezienne et se décante lentement dans un climat toujours moderniste refusant le naturalisme ou le romantisme. La plastique mate de l'orchestre est un formidable écrin à la lecture du musicien. Cette nouvelle interprétation est la bienvenue car le seul enregistrement du chef dans cette partition avec le LSO (Sony, 1970), n'a jamais été réédité en CD, même dans les éditions anthologiques !

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