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Don Pasquale à Tours, comédie à l’italienne

a choisi de s'inspirer du cinéma italien des années 1950 pour construire cette nouvelle production de Don Pasquale.

Valentina Bressan, directrice technique de l'Opéra de Tours, a, dans le même esprit, conçu un dispositif unique original, assemblage de portes et de fenêtres s'ouvrant à vue pour révéler la collection de tableaux d'un intérieur bourgeois. Au troisième acte, la fausse Sofronia a substitué aux paysages académiques un condensé des courants picturaux dominants du 20e siècle. Pour le reste, nous apprécions l'inventivité et la fantaisie d'une régie soigneusement mise en place, et la qualité de la direction d'acteur des protagonistes et des choristes caractérisant les villageois, omniprésents jusqu'à l'excès parfois. Voici toutefois une mise en scène qui fonctionne et dispense une franche gaieté.

La distribution est plus que satisfaisante. Dans le rôle titre, compose un tyran domestique aussi détestable que pitoyable, confit de fatuité et condamné d'entrée à être le dupe de cette comédie. Acteur né, très à l'aise dans le chant syllabique, il impose un instrument sonore et stable. , l'un des fleurons de notre école de barytons, se montre irréprochable scéniquement et vocalement en docteur Malatesta. interprète la plus délicieusement rouée des Norina – tellement charmeuse puis si cruelle – qu'elle dote d'une voix fruitée et virtuose. Elle renouvelle le succès de son Adina in loco il y a trois saisons. A l'entrée de Domenico Menini, on regrette un instant le manque de séduction du timbre avant de s'incliner, dès Povero Ernesto, devant le scrupule musical du ténor et l'arsenal de nuances dont il pare son chant. Dés lors, tout n'est que plaisir d'écoute, du raffinement de la sérénade à la tendre harmonie du duo nocturne. Ce ténor est une révélation.

, maître des lieux, soigne le rythme de cette représentation et conduit allègrement sa phalange orchestrale, légèrement hésitante pendant l'ouverture, plus à son aise par la suite avec en particulier de brillants soli instrumentaux. Le public tourangeau exulte et accueille par de chaleureux bravi tous les protagonistes.

Crédit photographique : (Norina) (Don Pasquale) (Malatesta) Domenico Menini (Enrico) © François Berthon

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