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L’Orchestre de la Suisse Romande, extase brucknérienne avec Janowski

Avant de quitter la direction artistique de l', se veut d'honorer sa promesse d'enregistrer l'intégrale des symphonies de Bruckner. Après ses débuts bucknérien de 2007 avec l'enregistrement de la Symphonie n° 9 en ré mineur, de la Symphonie n°6 en la majeur, et de la Symphonie n° 5 en si bémol majeur, l' vient de publier coup sur coup la Symphonie n° 8 en do mineur et la très populaire Symphonie n° 7 en mi majeur.

apprend la mort de Richard Wagner alors qu'il était tout à la composition de cette symphonie. Une mort qui devait le troubler et l'attrister profondément. En admirateur fidèle et malgré l'indifférence du maître de Weimar à son encontre, Bruckner constelle cette Symphonie n°7 de citations et d'intentions musicales à l'égard de Wagner.

Dans cet enregistrement, exacerbe les couleurs romantiques de l'œuvre. Un discours musical convenant à la formation romande, habitée par cet esprit depuis de nombreuses années. Un temps où Armin Jordan sublimait cette formation dans la fosse du Grand Théâtre de Genève avec les productions wagnériennes. Dès les premières mesures, le chef allemand insiste sur le lyrisme de cette symphonie de transition dans l'œuvre de Bruckner. Admirable sensation de temps suspendu que le chef allemand laisse s'amplifier sans exagération dès les premières mesures de l'Allegro moderato initial. Plus que jamais, on mesure le travail accompli par au sein de la formation romande depuis ses années passées à la tête de l'orchestre. Cette impression que l'o joue d'un seul instrument : l'orchestre. Le fondu des pupitres pour qu'apparaissent les couleurs de la musique. Une palette de mélanges allant des bruns clairs aux rouges mordorés, sans que jamais ne perce l'impression d'une rupture, d'une brutalité.

Certes cette symphonie est probablement la plus populaire du répertoire brucknérien avec son sublime Adagio. Il n'empêche que la capacité actuelle de l' de soigner ses pianissimi sans qu'ils donnent l'impression qu'ils sont issus d'un essoufflement, restant toujours en phase totale avec la musique, est une qualité que cette interprétation permet d'apprécier. Enfin, la musique leur semble facile. La technique orchestrale acquise au travers de la rigueur imposée par Marek Janowski a payé. Elle semble s'effacer devant musique. Aujourd'hui, l'orchestre s'épanouit et devient un véritable «soliste symphonique». Cet enregistrement, par ailleurs superbement enregistré, sans qu'il discrédite les précédents de cette série, s'avère le plus radieux de tous.

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