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Premier baroque en Allemagne du Nord

Dans le prolongement d'un enregistrement Buxtehude paru en 2007 à l'occasion du tricentenaire de la mort du compositeur, l', par ailleurs réputé dans la musique du Seicento italien, s'associe à nouveau au ténor dans ce programme de musique sacrée du premier baroque allemand, en Allemagne du Nord plus précisément. Au XVIIe s'illustrent en effet dans les grandes villes hanséatiques (Hambourg, Lübeck…) de confession luthérienne, des compositeurs, souvent organistes tels Buxtehude, son élève , mais aussi des élèves de Schütz comme Matthias Weckmann et Christoph Bernhard, ou un peu plus tardivement Johann Philipp Förtsch, ce dernier ayant essentiellement écrit de la musique vocale.

Ils composent des cantates pour soliste et ensemble instrumental, destinées aux offices, sur les psaumes parfois en latin (Psaume 109 « Dixit Dominus Domino meo ») mais le plus souvent dans la traduction allemande de Martin Luther (XVIe siècle), ici les psaumes 66, 100, 130. Le programme enregistré fait alterner différentes cantates avec des pièces instrumentales (orgue, musique de chambre) de ces compositeurs et d'autres encore plus méconnus (Julius Johann Weiland, Johann Sommer), des oeuvres souvent virtuoses, festives, influencées par la musique italienne. Figure également une version du célèbre « Mit Fried und Freud ich fahr dahin. Klaglied » de Buxtehude, émouvant diptyque construit, dans la première partie, sur un choral de Martin Luther, le Klaglied étant quant à lui une lamentation en hommage à son père disparu (1674).

Ce répertoire a déjà été abordé au disque, notamment par le Ricercar Consort, mais dans des versions avec soprano pour les cantates respectives de Christoph Bernhard et de Johann Philipp Förtsch sur le Psaume 130 « Aus der Tiefe ».

On admire ici la richesse de l'instrumentarium de La Fénice, en particulier les cornets à bouquin, associés aux instruments à cordes. Les différents pupitres dialoguent, au premier rang desquels cornets et violons, rivalisent de virtuosité, mais également dialoguent avec le chanteur, imitent sa partie. Le ténor Hans Jörg Hammel, une voix pas très puissante, fait preuve d'une clarté dans l'émission, d'expressivité, d'une bonne diction. Il est néanmoins plus à l'aise dans les médiums que dans les registres graves ou aigus, semble parfois un peu fragile lorsqu'il vocalise (Amen du Dixit Dominus de Buxtehude, Alleluja du Jauchzet Gott, alle Lande de Weiland, Jauchzet dem Herren alle Welt de Bruhns…).

Le disque ayant été enregistré dans la Marienkirche de Mariendrebber, village de Basse-Saxe, il permet également d'apprécier la sonorité d'un orgue historique datant de 1659 (rénové à plusieurs reprises depuis) dans un Prélude et Fugue de Bruhns, interprété par David Van Bouwel, membre de l'.

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