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La Petite Danseuse de Degas

Pour , la statuette de la Petite Danseuse, œuvre d'Edgar Degas, représente bien plus qu'une sculpture : elle est un témoignage vivant d'une époque et d'un monde, celui des coulisses de l'Opéra à la fin du XIXème siècle.

S'entourant du compositeur , du décorateur italien et de la créatrice de costumes Sylvie Skinazi, décide, en 2003, de transposer cette histoire en ballet. Celui-ci est aujourd'hui disponible en DVD.

Le ballet de ne cherche pas l'idéalisation d'une période. Il montre l'autre côté, plus sombre, des coulisses du ballet. Hippolyte Taine, au XIXème siècle, n'évoquait-il pas le «marché aux filles» de la classe de danse ? Cette oscillation entre le merveilleux et l'inavouable est mise en scène avec plus ou moins de bonheur. Et si certains tableaux sont franchement réussis (tels le prologue ou la scène des blanchisseuses), d'autres nous laissent sur notre faim. Patrice Bart aime les gigantesques scènes de groupe, pareilles à des fresques impressionnistes. L'opposition entre la figure isolée et les groupes organise les tableaux. C'est un univers en constante effervescence qu'il nous dépeint : ce qui frappe dans sa chorégraphie est l'enchaînement des scènes et des pas qui n'admet aucune interruption. La profusion des mouvements, si elle s'avère heureuse dans les scènes de classes de danse, nous semble, à d'autres moments, indigeste. Les danseurs doivent en prendre leur parti. De même qu'ils doivent composer avec une musique totalement désynchronisée par rapport aux enchaînements.

apporte son intelligence et sa sensibilité à un rôle plutôt ingrat. endosse avec chic, panache et juste ce qu'il faut d'autorité le rôle du Maître de Ballet. est rayonnante. interprète une étonnante «mère-maquerelle». L'élégantissime campe l'Abonné avec une juste dose de cynisme. Quant à , il est l'Homme en Noir, figure marquante du ballet. Son interprétation, riche et subtile, est marquée par sa forte personnalité.

La qualité du film est toutefois à regretter : les couleurs sont soit beaucoup trop sombres, soit trop contrastées. Quant à l'image, elle manque souvent de netteté. On aime les interviews bonus de Patrice Bart, Denis Lavaillant, et . On regrette l'absence de séquences montrant les coulisses de la production. La captation de séances d'entraînement aurait également apporté un plus non négligeable.

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