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James MacMillan et l’Ensemble Orchestral de Paris

Ce programme alléchant offre la création en France de Seraph, concertino pour trompette et orchestre à cordes dû à . Le compositeur n'en est pas à son coup d'essai en musique concertante, notamment pour la trompette (Epiclesis en 1993), et, comme à son habitude, l'écriture est ingénieuse et efficace. On pense souvent aux concertos baroques de Michael Tippett, mais le ton est plus sévère, surtout dans la partie soliste, sans concession à la nature brillante de l'instrument. Le mouvement lent se distingue par un dialogue quasiment improvisé entre la trompette en sourdine et le premier violon. Cette pièce a été écrite pour , qui l'a créée en 2011 et qui vient de l'enregistrer pour EMI. C'est finalement grâce à son jeu athlétique, tendu jusqu'à en perdre le souffle sur le trille final, que l'œuvre parvient à convaincre.

Dans cette création comme dans le reste du programme, on se heurte malheureusement à des faiblesses de l'orchestre. La direction de semble pourtant claire et énergique. L'Octuor de Stravinsky pèche avant tout par timidité, mais la qualité des solistes ainsi que l'entente collective maintiennent l'intérêt. Cela se gâte dans le Concerto de Chostakovitch, qui ne peut s'accommoder de la mollesse d'accent des cordes. se montre à l'aise, mais se laisse aller à des effets proches du cabotinage. La dureté du toucher ne varie pas dans le mouvement central, dont on sait pourtant combien il peut être poignant. est là aussi impressionnante, malheureusement l'ensemble ne fonctionne pas réellement. Pour finir, l'Oiseau de feu contient des moments de bonne tenue, mais laisse trop voir la trame de l'orchestre pour éblouir. Or, comme les couleurs de la version de 1945 sont en elles-mêmes moins chatoyantes, l'exécution en devient presque laborieuse. On attend avec intérêt les autres œuvres de qui seront présentées pendant sa résidence avec l'.

Crédit photographique : © Mat Hennek

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