- ResMusica - https://www.resmusica.com -

Superbe anthologie Roger Roger

Enfin une anthologie en CD d'un éditeur français consacrée entièrement à (1911-1995) et, surtout, disponible commercialement pour tous publics. Cette précision est nécessaire, car la somptueuse réalisation Galerie dont cet album découle en partie n'était accessible qu'aux professionnels du cinéma, de la radio et de la télévision. À notre connaissance, la seule autre publication commerciale intégralement est due à l'éditeur anglais Dutton dans sa série Vocalion (CDLK4229), mais essentiellement basée sur des enregistrements plus tardifs repris du label canadien Parry Music Library, lui aussi réservé aux professionnels.

Le maître d'œuvre de cette édition française est le chef d'orchestre Jean-Christophe Keck, directeur artistique des site et label Orphée 58, et qui voue un amour inconditionnel et passionné à deux compositeurs : Jacques Offenbach et . Admirable interprète d'Offenbach, il s'est par ailleurs donné pour mission d'enfin mettre à disposition d'un vaste public l'essentiel du legs de Roger Roger, et cette parution Orphée 58 est le premier volume d'une série qui, espérons-le, sera la plus complète possible de l'œuvre particulièrement vaste de ce musicien sympathique et exceptionnellement doué.

Ce premier volume reprend 26 enregistrements dirigés par le compositeur même, et qui datent des années 40 – 50. Il contient essentiellement des pièces se trouvant dans le coffret Galerie précédemment cité, mais y figurent aussi quelques transferts de 78 tours très précieux mettant notamment en valeur deux remarquables solistes de l'époque, les excellents harpiste et violoniste : ce dernier déploie sa belle virtuosité dans la Danse des Oiseaux, clin d'œil amusé à la célèbre Alouette de la Rhapsodie Roumaine n°1 de Georges Enesco.

Nous ne pouvons que rappeler ce que nous avions déjà dit pour certaines pièces lors de la parution Galerie : Paysage (1955) évoque avec tendresse toute la chaleur des journées d'été ; la merveilleuse En Carriole (1955) nous rafraîchit de sa balade en plein air, sur une musique très proche de celle de Leroy Anderson ; La Vitrine aux Jouets (1954) et Clowneries (1955) séduisent par leur humour très marqué ; tandis que Grands Travaux (en anglais The Toilers, 1957), page vraiment remarquable, nous plonge dans l'univers plus austère du monde industriel, avec des accents cuivrés que n'eut certainement pas désavoué Arthur Honegger, ce qui constitue le plus bel éloge.

Pour notre grand plaisir – et attendu impatiemment ! – un deuxième volume est en cours de préparation et il comprendra entre autres des documents provenant de l'Ina.

(Visited 657 times, 1 visits today)