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Nixon in China manque de culot à Paris

Cette production de Nixon in China est sans nul doute l'unique évènement lyrique de la saison parisienne 2012/2013.

Si la mise en scène de  est oubliable, elle n'est pas non plus indigne ni inexistante – marques de fabrique scéniques actuelles de l'autre grand producteur lyrique de la capitale. Mais on était en juste droit de s'attendre à une vision plus originale, plus enlevée et surtout aussi culottée que le livret d'Alice Goodman, qui n'hésite pas à faire jurer Mme Mao (Motherfuckers dit-elle en parlant des époux Nixon), dépeint Nixon en un parfait crétin ou Kissinger en personnage libidineux. Les chanteurs, plutôt statiques, évoluent dans un décor low cost fait de toiles blanches éclairées ou d'échafaudages.  Effet crise ?

Fort heureusement la musique n'a pas ce traitement. La distribution, americano-coréenne, est de très haute tenue. Deux monstres sacrés, et , dominent la scène. fait preuve d'aigus percutant dans le rôle éprouvant de Mao. incarne en Nixon un de ses meilleurs rôles. est un Kissinger désopilant. est légèrement en retrait, mais tient correctement sa partie.

Le Chœur du Châtelet, formation non permanente, sait faire preuve d'homogénéité – d'autant que sa place dans Nixon in China est prépondérante. Mais le principal intérêt de la soirée est l'orchestre. Rarement on aura entendu l' (ex Ensemble Orchestral de Paris) autant galvanisé. Le chef d'orchestre tient fermement ses troupes et sait faire ressortir l'orchestration brillante de . qui, au-delà des querelles esthétiques, reste par sa maitrise du temps théâtral un des meilleurs compositeurs actuels d'opéra.

Crédit photographique : © Marie-Noëlle Robert

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