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Etés de la danse : La relève du néoclassique vient d’Autriche

Deuxième opus parisien du dans le cadre des Etés de la Danse, un programme mixte composé de quatre pièces néoclassiques donne un bel aperçu des capacités expressives et techniques de la compagnie autrichienne, désormais dirigée par . Petite revue de détail…

Pour commencer, joue l'art de la fugue et du contrepoint dans « A million kisses to my skin », une pièce fortement influencée par Balanchine et par Forsythe, dont il fut l'un des interprètes au Ballet de Francfort. Les ballerines du Ballet de Vienne répondent au quart de tour à ses propositions : quelles lignes ! Etirés, glissés, décalés, les corps fusent dans l'air, conjuguant légèreté et rapidité. A noter, comme lors du Gala Noureev, la présence lumineuse d', mais aussi de et . Coté garçons, une distribution plus hétérogène menée par le bouillonnant , moins à l'aise dans ce répertoire que dans « Le Corsaire ».

Atmosphère orientalisante ensuite pour « Eventide », ballet d' dominé par l'entrainante partition cosignée par et dans les 1er et 3ème mouvements. Petite baisse de régime au 2ème mouvement, en revanche, lorsque la musique est confiée au trio Jan Garbarek, Anouar Brahem et Shaukat Hussain. A l'inverse du ballet précédent, ce sont ici les garçons qui tirent leur épingle du jeu : , Andras Lukacs ou Roman Lazik, dans de curieux costumes bustiers moulants et féminins. La gestuelle martiale et féline que leur réserve la chorégraphe est surprenante et sensuelle.

« Windspiele », le ballet qui ouvre la deuxième partie de la soirée, fait partie des créations 2013 du Ballet de Vienne. Il est chorégraphié par , auquel a déjà confié la création d'un « Marie-Antoinette » présenté l'an dernier à Versailles. C'est un ballet conçu pour le danseur , autour d'un puissant et impressionnant solo. Cet audacieux octuor sur la musique de Tchaïkovski est à la fois lyrique et dramatique, mais son argument reste trop nébuleux pour être perçu par le spectateur.

La soirée s'achève en beauté avec l'une des pièces majeures de , « Pour un pays sage », créée en 1995 à Monte-Carlo et jamais représentée à Paris (incroyable, mais vrai !). Cette pièce réussie, très chromatique, s'appuie sur la dynamique d'une partition de , « Fearful Symmetries ». Très à l'aise, les danseuses du Ballet de Vienne magnifient les parcours et les lignes de force du ballet. Leurs partenaires masculins sont un peu moins fiables, à l'image d'un qui laisse tomber dans une diagonale hésitante. C'est que la pièce peut se révéler glissante, voire dangereuse pour les danseurs, avec de nombreux portés et appuis délicats à négocier. Le final offre une vision onirique, hommage au peintre Jean Maillot, père du chorégraphe.

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