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Mahler à Verbier avec Orozco-Estrada

L'orchestre du festival de Verbier est le cœur du festival, pendant la quinzaine de la manifestation, il enchaîne les prestations : pas moins de trois par semaine avec des programmes différents. Pour cette année anniversaire, il était soumis à un rythme effréné avec l'ascension de monstres symphoniques comme  : la Symphonie n°9 de Beethoven, le Requiem de Verdi, un concert Verdi/Wagner, le Sacre du printemps et cette Symphonie n°3 de Mahler.  Outre la qualité des musiciens recrutés, il faut saluer le coaching en amont par des solistes des grands orchestres qui inculquent précision et style à ces jeunes musiciens avides de découvertes et de partages.

Force est de constater, à l'écoute de cette Symphonie n°3 de Mahler, le niveau exceptionnel atteint cette session. Ainsi, les sections de l'orchestre se tirent, avec  brio, de toutes les difficultés de la partition ; on pointe ainsi des cors et des trombones parfaits (en particulier le soliste : ), qui dament le pion à nombre d'orchestres professionnels.

Annoncé au pupitre de la formation festivalière, s'est vu contraint d'annuler sa venue pour des raisons familiales. Pour le remplacer, la direction du festival a fait appel au jeune chef (il est né en 1977) . Natif de Medellin en Colombie, le musicien a fait ses classes supérieures à Vienne. C'est en Autriche que l'on lui confie des premiers postes à Klosterneuburg, Graz puis Vienne (il est actuellement chef du Tonkünstler – Orchester Niederösterreich). Depuis quelques temps sa carrière s'envole véritablement et il a été désigné à la direction musicale des orchestres de la Radio de Francfort et de Houston.

Foncièrement charismatique,    galvanise les jeunes musiciens pour les hisser à un niveau d'engagement et de précision superlatifs. Le chef défend un Mahler vigoureux et enthousiaste à même de déchaîner les pupitres de l'orchestre. Mais, il n'en perd pas le sens de la construction : le long premier mouvement présente une architecture fermement tenue par une battue très précise. On sera également gré au chef d'avoir imposé, au final orchestral, une belle clarté, évitant le travers récurent d'épaissir délibérément la masse instrumentale. Ce Mahler juvénile et frais s'impose comme une des plus belles prestations de l'orchestre de Festival.

Du côté vocal, la très expérimentée , s'acquittait avec probité de sa courte partie, tout comme les nombreuses forces vocales helvétiques féminines et  juvéniles requises pour cette symphonie.

Crédit photographique : Aline Paley

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