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Session de composition Voix nouvelles à Royaumont

Le compositeur britannique , qui fête cette année ses 70 ans, est depuis plus de 20 ans à la tête de la session de composition Voix nouvelles à Royaumont. A ses côtés se relaient chaque année deux autres représentants de la création contemporaine, souvent anciens stagiaires eux-mêmes. C'est le cas de (à Royaumont en 1996) – compositeur français enseignant à l'université Columbia de New York – et du milanais (stagiaire en 2003) qui s'est récemment distingué par la création à Aix en Provence de son opéra Thanks to my eyes.

Ils avaient en charge 15 jeunes compositeurs, toutes nationalités confondues, venant finaliser leur travail durant les trois semaines d'un stage qui se ponctue par un concert de créations.

On retrouvait ce week-end le jeune ensemble Namascae Lemanic (lire notre chronique) qui assumait avec un certain brio et une constance exemplaire l'ensemble des créations qui convoquaient à la direction le chef de l'ensemble William Blank ainsi que et , deux stagiaires de la session 2013 de direction d'orchestre Péter Eötvös/ de Royaumont.

Les pièces cette année faisaient la part belle aux vents, engendrant des dispositifs aussi atypiques que risqués comme cette pièce du compositeur grec , Terreur et silence. Et entre eux, une flamme pour basson, trombone et percussion dans laquelle un très beau mouvement lent évoque les moirures d'un son électronique. Dans Introspección, la compositrice espagnole met au défi les aigus un rien frêles d' confrontés à la raucité d'une clarinette basse et d'un saxophone baryton pour « un voyage à l'intérieur du son » très énigmatique. Dans Iceworm, l'écriture toute en finesse du britannique creuse la valeur expressive du silence alors que son compatriote avec Artificial White sollicite la voix d' dans une pièce bien conduite et superbement timbrée. Si les modes de jeu un rien expérimentaux de l'allemand donnent à voir autant qu'à entendre, c'est le jeune italien (oreille fine et manière virtuose) qui se distingue lors de ce premier concert avec Cantor Dust, une pièce à la dimension plastique voire tactile dont il modèle et affine les textures avec une étonnante imagination.

Le concert de 17h30 ménageait tout autant la pluralité des choix et la diversité des esthétiques parmi les 7 compositions entendues. Dans Le café du sud Coréen , les deux sopranos et , aussi drôles que pétillantes, endossaient les rôles féminins d'un petit théâtre de sons et de mots que le compositeur élabore avec une grande virtuosité. Conceptuelle et processuelle, la pièce d', Convolutional Emergence, confronte dimensions verticale et horizontale au sein d'une écriture qui combine, de manière plus improbable que convaincante, le jeu du violon et celui de la percussion. Sollicitant la voix très ductile du baryton qui offre une riche palette de couleurs aux côtés de la flûte et de la percussion … « canto cósmico »… du mexicain se singularise en maintenant la tension de l'écoute à la faveur d'un chant stylisé et d'un alliage de timbres très subtil relevant d'une grande économie de moyens.

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