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Philippe Cassard et Fabien Gabel font l’unanimité

C'est une œuvre exigeante et particulièrement délicate pour le pupitre des bois que nous proposait l' avec ce Tombeau de Couperin, merveilleusement dirigé par . D'emblée, on est impressionné par la maîtrise des musiciens et a fortiori du chef : tempos, dynamiques, couleurs, rien n'est laissé au hasard. Avec beaucoup d'intelligence, la direction, toujours souple et précise, a su mettre en valeur ce bijou d'orchestration à tel point que la version originale pour piano nous semble soudain un peu moins lumineuse.

Dans le cadre de ce programme exclusivement français, deux œuvres pour piano et orchestre de Fauré nous étaient ensuite données à entendre. Tout d'abord, sa Fantaisie op.111 avec en soliste qui, hélas, ne nous a pas offert ici sa meilleure version. Les difficultés ne se sont pas enchaînées sans tension, et cette nervosité latente rejaillit évidemment sur la qualité du son que l'on aurait aimé plus chaud et plus rond. Il faut dire aussi que cette œuvre, datant, entre autres, de la période des derniers nocturnes pour piano, est rarement donnée en concert et ne compte pas parmi les plus abordables ; en effet, elle s'avère bien plus ingrate que la Ballade en fa dièse majeur qui, de ses harmonies chatoyantes, nous séduit dès la première écoute. Ballade qui d'ailleurs, fut extrêmement bien conduite de bout en bout, avec cette fois-ci le son généreux tant attendu et des phrasés d'une grande finesse. L'orchestre, aux sonorités raffinées, a pris garde quant à lui de ne jamais sombrer dans un lyrisme échevelé qui aurait été de mauvais aloi, et apporta à l'ensemble une touche de distinction très « française ». Très applaudi, nous interpréta en bis le Deuxième Nocturne de Fauré avec beaucoup d'expressivité et d'élégance ; l'occasion une fois de plus de constater combien son jeu correspond parfaitement au répertoire français de cette époque.

Enfin, la Sinfonietta de Poulenc nous permit d'admirer de nouveau la grande aisance des musiciens, tous pupitres confondus. a su faire ressortir à bon escient les nombreux traits d'humour qui parcourent cette œuvre, et si quelques enchaînements sont particulièrement suaves, on se tient néanmoins à distance du kitsch. De minimes imprécisions dans les tutti du prestissimo final se sont fait entendre, mais rien qui ne vienne réellement gâcher notre plaisir.

Crédit photographique :  © Philippe Schlienger

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