- ResMusica - https://www.resmusica.com -

Adélaïde de Bourgogne au Festival de Pesaro

Œuvre rare, cet opéra de jeunesse donné la première fois au Teatro Argentina de Rome le 27 décembre 1817, est loin d'être le plus connu et le plus réussi de Rossini.

Toutefois, même s'il n'est pas son chef-d'œuvre, il déroule un grand nombre de numéros parfois très entraînants voire même dispensateurs de grands moments parsemés dans une  ribambelle de cavatines, de cabalettes, de chœurs virils et de duos franchement savoureux. On élira comme franchement supérieurs l'ensemble du premier acte et deux airs placés à la fin du deuxième acte. La durée de l'opéra, deux heures vingt minutes, rend compte aussi de passages moins déterminés, moins structurés voire même insuffisants

. Connaissant les méthodes de travail du compositeur, on ne sera pas étonné de savoir que l'ouverture résulte d'une réorchestration de La Cambiale di matrimonio et que d'autre part, son travail certainement empressé et prompt explique des pages certainement inégales. Adélaïde de Bourgogne repose, une fois encore dans le monde de l'opéra, sur une histoire à rebondissements et à la logique douteuse sans pour autant réellement démériter, bien que la création se solda par un échec  retentissant, contrastant fortement avec le triomphe de La Cenerentola (Cendrillon) quelques mois plus tôt, en janvier  1817, à Rome également mais au Théâtre Valle. Arthaus nous offre la première occasion mondiale de visionner cette musique largement méconnue à propos de laquelle les avis divergent, évidemment. Episode médiéval situé à la frontière historique de la fin de l'empire italien et de la naissance de l'empire germanique sous Otton 1er  de Saxe concrétisé par une rivalité politique  au milieu de laquelle  Adélaïde porte son choix sur Otton destiné à sauver le devenir de son peuple.

Une des plus marquantes spécialistes des rôles travestis du monde rossinien, , tient le rôle d'Otton, tandis qu'une jeune soprano australienne, , incarne avec  beaucoup de conviction le personnage d'Adélaïde. Magnifique interprétation la plaçant dans le peloton de tête des belcantistes. On verra aussi la prestation réussie du ténor en dépit d'une incarnation difficile à réussir. Le méchant de l'histoire, Berengario revient à qui campe au plus juste la psychologie de son personnage peu sympathique. Chacun des seconds rôles mérite également des commentaires positifs contribuant à la réussite de l'ensemble.

L'Orchestre du Théâtre communal de Bologne, administré et galvanisé par , défend avec une intense tonicité la musique foisonnante et pétillante, souvent au premier plan, quoique victime d'un discret déficit de diversité, de Rossini.  Cette production  du Festival Rossini 2011 s'intègre dans la série de commémorations fêtant les 150 ans de l'unité italienne.

(Visited 1 029 times, 1 visits today)