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L’Orchestre National de France fête ses 80 ans

Pour son quatre-vingtième anniversaire, l' s'offre deux morceaux de choix.

La distribution de l'Oedipus rex rassemble pour l'occasion des vedettes internationales et l'un de nos plus grands comédiens. Ce ne sont du reste pas les chanteurs qui contribuent le plus à l'excellence de la soirée : principalement, a-t-on l'impression, parce qu'on a les installés avec le chœur, derrière l'orchestre, les forçant ainsi à pousser le son (comme Oedipe) ou à être couverts (comme Créon). C'est dommage pour les interprétations nuancées de , et Nikolaï A. Schukoff, qui auraient mérité des conditions meilleures. Heureusement, les choristes de Radio-France ressortent mieux, donnant une prestation claire et bien articulée. La « machine infernale » a-t-elle la sécheresse implacable dont le compositeur a donné l'exemple au disque ? Non, mais la partie orchestrale ne manque pas de relief, surtout grâce à la netteté des cordes graves et des percussions. Et puis, le chef donne élan et chaleur à une action qui n'est pas aussi anti-théâtrale qu'on le dit. Enfin, en récitant, Pierre Arditi s'engage avec force. Dommage qu'il sacrifie à la prononciation désormais répandue « Eudipe », qui sonne moins bien que la prononciation exacte « Édipe ».

Le clou de cette soirée d'anniversaire, ce fut certainement de très convaincantes Métaboles, intenses et poétiques. Le début a de bonnes interventions des bois. Quant à Linéaire, la chaleur des violoncelles contribue à lui donner un mystère qui rappelle les exploits de dans Parsifal. Les trois derniers mouvements paraissent également réussis, tant au niveau du dosage que de la progression vers une fin tout à fait cinglante.

Pour ouvrir la soirée, le choix de l'ouverture de Beethoven n'était pas sans risque, tant cette pièce ramassée ne laisse pas le temps du rodage. L'énergie déployée était très satisfaisante et a atteint son effet.

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