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Stéphane Denève frappe très fort avec Ravel

transformerait-il en or tout ce qu'il touche ? Après ses triomphes dans Roussel et Debussy avec l'Orchestre du Royal Scottish et suite à un grandiose album Poulenc avec son orchestre radio-symphonique de Stuttgart, le voilà qui s'attaque à rien moins que , compositeur dont la discographie est bardée de références, des mythiques lectures de Charles Munch, Pierre Monteux ou Paul Paray à celles de Pierre Boulez, Claudio Abbado, Charles Dutoit ou Seiji Ozawa.

« Denève frappe fort, très fort, en imposant un Ravel idéal »

Mais Denève frappe fort, très fort, en imposant un Ravel idéal qui rend en compte la science orchestrale du compositeur, de sa méticulosité compositionnelle  et de son sens du tragique. Depuis Charles Munch, on n'a pas entendu de Valse plus implacable, tragique, jamais vulgaire ou démonstrative. Le célèbre Boléro connait ici l'une de ses lectures récentes les plus abouties, quadrature du cercle entre : le sens des détails, la gestion de la progression, la lisibilité des pupitres et la force évocatrice.  On est ici au niveau des gravures de Chailly (Decca), Abbado (DGG), Munch (RCA) ou Boulez (DGG). Le reste du programme est tout aussi exemplaire et exceptionnel.

Quant à l'Orchestre symphonique de la Radio SWR de Stuttgart, on ne l'attendait pas à un tel niveau dans le raffinement des textures et la vérité des timbres instrumentaux. Voilà un orchestre allemand qui sonne plus « français » que les 4/5 des phalanges hexagonales. On attend le volume n°2 avec impatience.

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