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Le Ballet du Capitole rend hommage à Lifar et Petit

Pour sa troisième saison à la tête des Ballets du Capitole, a décidé d'inscrire au répertoire de la compagnie deux œuvres emblématiques : Les Mirages de et Les Forains de .

Deux ballets placés sous le signe de la tradition et du pur « style français ». Un beau défi, donc, pour la compagnie toulousaine nourrie d'influences diverses : celle-ci est en effet composée de trente-cinq danseurs de seize nationalités différentes !

Si peu d'œuvres de Lifar ont résisté au temps, Les Mirages est un ballet qui n'a pas pris une ride. Créé en 1947, ce ballet a été conçu pour enrichir le répertoire du ballet de l'Opéra national de Paris. Cette œuvre énigmatique est dominée par le thème de la solitude : l'homme court vainement après des rêves de grandeur, de richesses et d'amour. Hélas ! La vie n'est qu'une succession de mirages.

Le ballet est un manifeste du style néo-classique, qui incorpore au vocabulaire classique traditionnel de nouvelles positions permettant des mouvements décalés et inspirés des représentations de l'Antiquité.

et se révèlent extrêmement convaincants dans les deux rôles titres du ballet. campe également une très belle figure de Femme. Malgré une solide technique, , qui interprète le rôle de La Chimère, péche par une impétuosité et des ports de bras un peu secs qui vont à l'encontre de l'esthétique stylisée et surréaliste de Lifar.

Virage à quatre-vingt dix degrés avec Les Forains de . Au départ conçu comme une boutade, un divertissement d'un soir, ce ballet, conçu en seulement treize jours, échappa totalement à son créateur pour devenir l'une de ses œuvres emblématiques.

Les Forains narre, d'une manière tendre, naïve mais parfois cruelle, le quotidien d'une troupe de saltimbanques. Une petite fille acrobate, un clown, des sœurs siamoises, la danse serpentine de Loïe Fuller, les numéros se succèdent devant un parterre de curieux qui, au moment de la quête, s'esquive et laisse vide la sébile des artistes errants. , une fois encore, se distingue dans le rôle de La Belle Endormie. campe un flamboyant Prestidigitateur.

La troupe toulousaine s'est emparée de ces deux œuvres marquantes avec un bel enthousiasme. De fortes personnalités émergent parmi les danseurs, et on mentionnera le haut niveau technique du corps de ballet hommes.

La mise en scène, sobre et efficace, contribue à porter le regard du spectateur vers l'essentiel : les danseurs. Les deux exquises partitions d' sont orchestrées avec aisance et clarté par l'Orchestre national du Capitole.

Le Ballet du Capitole s'affirme, de saison en saison, comme une compagnie qui compte. l'a dit et redit : il ne compte pas s'arrêter là. Donc acte.

Crédits photographiques : Francette Levieux

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