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Début d’intégrale Chostakovitch par le Quatuor Borodine

La nouvelle d'une nouvelle intégrale Chostakovitch par le est alléchante, la réalité de la première livraison l'est moins. 

Fondé en 1945, le se perpétue depuis 70 ans et il vient de signer avec Decca pour une nouvelle intégrale du corpus de , avec en première livraison les Quatuors n°1, 8 et 14, soit à l'évidence les deux extrêmes du cycle et le célébrissime Quatuor n°8, le plus autobiographique et que le compositeur dédiait à lui-même. Si la formation historiquement la plus proche de Chostakovitch n'a pas été les Borodine mais le Quatuor Beethoven, ce sont bien les Borodine qui dominent la discographie de ces œuvres, d'abord pour leur intégrale enregistrée pour Melodiya dans les années 80 et de manière beaucoup moins connue pour leur quasi-intégrale enregistrée de 1964 à 1972 et rééditée par Chandos.

Depuis cette époque glorieuse marquée par l'influence du violoncelliste Valentin Berlinsky, les Borodine sont restés dans l'ombre d'eux-mêmes, la tentative d'intégrale chez Virgin Classics dans les années 1990 n'ayant guère marqué les esprits. Cette première livraison d'une future intégrale n'annonce pas de remise en cause de la discographie actuelle, dominée – si l'on s'en tient aux interprétations les plus viscérales et ressenties – aux Quatuor Beethoven, I et II pour les anciens, et pour les modernes au Quatuor Danel (Fuga Libera) et le Quatuor Valentin Berlinsky (Avie).

Sans surprise par rapport à ce que nous avions pu entendre en concert à la Biennale de Quatuor à Paris en 2008, le son des Borodine s'est internationalisé et adouci par rapport aux Borodine « canal historique ». On est à un très haut niveau, celui des Fitzwilliam (Decca) ou des Emerson (DG), bien au dessus des Pacifica ou des Manderling, mais pas au plus haut niveau.

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