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Papavrami au sommet de son art dans Bartók

Pour le 70e anniversaire de la disparition de , signe une grande version du Concerto n°2 pour violon, d'un classicisme radieux; en complément le concerto pour orchestre, trop sec, n'atteint pas le même sommet.

Jusqu'à présent, le soixante-dixième anniversaire de la mort de  Bela Bartok n'a guère inspiré les maisons de disques. On se félicite donc d'autant plus de cette nouvelle parution qu'elle nous permet de retrouver un au sommet de son art.

Sa lecture du grand second concerto pour violon impressionne par une maîtrise des accents, une élégance des lignes et un sens de la forme qui s'appuient sur une technique sans faille. L'accompagnement attentif d' concourt à cette réussite, digne des grandes lectures de cette partition majeure. Papavrami ne cherche ni le post-romantisme qu'insufflaient Menuhin et Furtwaengler, seuls et inégalés dans cette approche, ni le modernisme sec de certaines interprétations récentes. Son équilibre parfait nous donne une version pleine de lyrisme mais sans complaisance, d'un classicisme exaltant.

Le complément du concerto pour orchestre n'atteint pas les mêmes sommets car Krivine assèche l'œuvre en la tirant vers un modernisme quasiment stravinskien, comme s'il avait peur de s'abandonner à la générosité d'inspiration de la partition. Et puis, l'orchestre de Luxembourg n'a pas la virtuosité tant individuelle que collective dont font preuve les meilleures phalanges européennes ou américaines, nécessaire pour restituer pleinement les sortilèges de l'orchestration bartokienne. Un très beau disque certes mais à condition de le classer au concerto pour violon.

 

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