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Arabella Steinbacher dans l’exercice du récital avec orchestre

Très classiquement, sacrifie au récital avec orchestre en mêlant les grands « tubes » du répertoire de virtuosité (Saint-Saëns, Sarasate, Ravel), les pièces au mélodisme flatteur (Massenet et même le moins connu – en France – Vaughan Williams) et une rareté de Waxman.

En effet en lieu et place de la Fantaisie sur Carmen de Sarasate, la violoniste allemande a préféré, apparemment sous l'influence du chef , graver celle, plus spectaculaire de Waxman, l'un des compositeurs d'Hollywood sollicité par Heifetz. Pour convaincre dans un tel programme, il faut impérativement une justesse impeccable, une sonorité rayonnante et une virtuosité sans faille. Steinbacher ne parvient pas réellement à transcender les difficultés de ces pages malgré une qualité technique certes remarquable. Il manque de l'éclat à la sonorité qu'elle tire pourtant d'un Stradivarius prêté par une banque japonaise, de la folie et de l'insolence à la virtuosité exigée, voire parfois tout simplement de la justesse. Et pourquoi avoir ainsi joué sul ponticello (sur le chevalet) certaines phrases du finale des Zigeunerweisen de Sarasate ? L'effet, non écrit sur la partition, ne se révèle guère séduisant à l'oreille. L'accompagnement de l'orchestre de Monte-Carlo, mené par cet élégant styliste qu'est est sans reproche, mais remettre sur le lecteur les enregistrements des mêmes œuvres par Heifetz ou Perlmann montre la distance qui sépare encore cette excellente violoniste des monstres sacrés de l'archet. C'est sans doute dans le sentimental et rêveur The Lark Ascending de Vaughan Williams que l'on pourra entendre le meilleur d'un disque certes recommandable mais qui ne tient quand même pas totalement ses promesses. Dommage…

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