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Daniel Barenboim embrase la Philharmonie avec Mozart et Bruckner

Depuis septembre 2016, propose à la tête de la , depuis le clavier, un cycle de neuf concerts regroupant les grands concertos pour piano de Mozart et l'intégrale des symphonies d' dont on le sait grand spécialiste depuis les années 1970. Ce concert a prouvé une nouvelle fois la suprématie de ce musicien face à ces répertoires d'exception.

La grande salle de la Philharmonie de Paris est comble pour accueillir la célèbre phalange de la et son chef attitré lors de ce cycle Mozart-Bruckner. Dès les premières mesures du Concerto en ré mineur K. 466 de Mozart on est séduit par la pâte chaude et moelleuse des cordes, modelée par la main souple du chef, avant que celui-ci n'attaque au piano en un style narratif, conquérant et somme toute pétri de classicisme.

L'orchestre, présenté en formation « Mozart », c'est-à-dire en pupitres réduits, s'équilibre parfaitement avec un piano net et précis. Les musiciens sont disposés selon la tradition germanique, séparant ainsi les pupitres de violons de part et d'autre, distribuant les violoncelles sur la gauche, les altos au centre droit et les contrebasses au fond, tout en conservant l'harmonie des vents au cœur de l'ensemble. Le choix judicieux des deux cadences écrites par Beethoven accentue le côté visionnaire de Mozart, écrivant pour l'avenir et où la musique même de Beethoven s'insère de la manière la plus évidente et la plus naturelle.

C'est cette distribution de l'orchestre chère aux traditions allemandes et autrichiennes que nous retrouvons pour la symphonie d'. On se souvient des photos des années 1930 montrant Wilhelm Furtwängler dirigeant son orchestre de Berlin ainsi disposé. Le résultat sonore apporte d'avantage de cohésion et d'équilibre, évitant de fait le tout aigu à gauche et le tout grave à droite.

Dès le début de la Symphonie n° 2, la salle est saisie par une vision d'une exceptionnelle portée. Tout un jeu de climats, de nuances subtiles et d'alternances de séquences lyriques ou rythmiques entrecoupés par de légendaires silences prolongés apportent une perfection d'interprétation tout au long de quatre mouvements où toute sensation de longueur disparaît. Le son est dignement porté par une acoustique à la réverbération maîtrisée qui aère et enjolive le discours d'une dynamique souvent très impressionnante. Le maître Barenboim a déclaré dans une récente interview combien il trouve les qualités sonores de la Philharmonie de Paris exceptionnelles, ce qui en fait désormais l'une des toutes premières salles de concert au monde.

Après le concert du lendemain qui présentait le Concerto n° 22 de Mozart, ainsi que la Symphonie n° 3 « Wagner » d', le public parisien retrouvera et ses musiciens berlinois en septembre pour l'achèvement de ce cycle de neuf concerts dédiés à deux génies de la musique : Mozart et Bruckner.

Crédit photographique : © Monica Rittershaus

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