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Laurence Equilbey et Accentus offrent un Mozart incandescent

Souvent réunies au disque, ces deux œuvres vocales emblématiques de Mozart sonnent ici dans toute leur plénitude. , en grande spécialiste du chant choral, offre aux mélomanes une relecture vivifiante et hautement inspirée de ces pages déjà très enregistrées.

Dès les premières mesures de la Messe du Couronnement K 317, la souplesse du chœur nous touche. propose une approche personnelle, dans la pure ligne du Stylo misto mettant en avant l'expression proche du style de l'opéra. Cette œuvre écrite par Mozart à Salzbourg pour les couronnements de Léopold II et François II en 1779 ne devait pas manquer de faste, Mozart le savait, aussi il n'hésita pas à contourner les consignes de son archevêque qui réclamait un lustre atténué. L'ensemble de la messe est festif, de circonstance, avec un Gloria et un Credo rapides. Dans le Benedictus, on remarque l'ambiance opératique, à l'image de la Sérénade de Così fan tutte. L'Agnus Dei célébrissime reste dans cette ambiance, porté par la voix angélique de et un orchestre tout en douceur. Mozart reprit cet air pour la comtesse des Noces de Figaro. A la suite le Dona nobis pacem évoque une nouvelle fois un brillant final d'opéra. L'homogénéité orchestre-chœur est réussie, par un savant dosage des accents, des nuances et des textes clairement projetés.

On retrouve ces mêmes qualités dans les Vêpres solennelles pour un confesseur K 339. Ces deux œuvres offrent quelques similitudes d'ambiances, raison pour lesquelles on les retrouve si souvent couplées au disque. Ces vêpres en musique, en une succession de psaumes, furent composées en 1780. Tout comme la Messe du couronnement elles marquent le retour de Mozart à Salzbourg après son douloureux périple parisien. Il exprime dans ces Vêpres la souffrance de la perte de sa mère et l'amertume de retrouver contraint et forcé l'archevêque Colloredo. Une nouvelle fois le chœur fait merveille et le quatuor vocal offre un plateau idéal d'équilibre. Tout semble être déployé pour alléger la pâte sonore tout au long de ces œuvres : légèreté, aération et intelligibilité qui rendent agréable l'écoute d'un bout à l'autre. Après les fastes du Confiteor et du Beatus vir, le Laudate Dominum sorte de miroir de l'Agnus de la Messe K 317, culmine pour évoquer l'adoration du Seigneur.

On se tournera désormais en priorité vers cette version qui apporte toute la grâce à cette musique par tant de raffinement. et ses musiciens, chanteurs solistes, chœur et orchestre, par leur émouvante interprétation, décrochent pour nous des étoiles parmi les plus brillantes du firmament mozartien.

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