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Le Festival de Musique Baroque du Jura : de découvertes en découvertes

Le Festival de Musique Baroque du Jura continue son évolution : un nouveau nom, un nouveau logo mais aussi, et surtout, une programmation originale autour de trois week-ends à thèmes à la découverte de lieux typiques du massif jurassien et un rayonnement qui s'étend, maintenant, jusqu'à la Suisse voisine.

Le troisième week-end emmène le Festival vers de nouveaux lieux. D'abord vers Arbois et son église Saint-Just. En 2009, et son ensemble avaient donné les Vêpres de Diego Ortiz en la cathédrale de Saint-Claude. La spatialisation de cette musique avait fasciné le public.

Cette année, c'est un réduit qui a proposé un Officium Divinum surprenant, mêlant jazz et musique Renaissance espagnole. Devant une petite assemblée d'une centaine de personnes, et son saxophone soprano ouvrent le concert. Son improvisation est superbe mais trop sonore pour l'église. Cela n'enlève rien à sa qualité musicale : virtuosité, délicatesse mais aussi appel vers et les autres musiciens. En effet, outre ses talents de jazzman, il chante ou plutôt tisse un fond vocal de basse profonde qui, selon ses dires, est inspiré du chant sarde. C'est l'homme-orchestre, le héros du concert. Les quatre chanteurs du petit ensemble sont valorisés, au fil du programme, par ce dialogue avec . De Perotin et à Christobal de Morales, les œuvres sont appréciées par le public.

Le dernier concert du Festival nous emmène en Suisse, au cœur de l'abbaye de Romainmôtier, dans une ambiance hispanique, avec et la mezzo-soprano française .

Au programme, des danses espagnoles du XVIIe siècle. Le ton est donné par Fiona-Émilie Poupard qui fait chanter, avec virtuosité, son violon. L'ambiance est créée. vient raconter (et chanter, bien sûr) son texte. Sa voix de mezzo est belle, naturelle avec une sensibilité très subtile et des notes pleines de douceur. Plusieurs pièces sont de . D'origine galicienne, ce compositeur a vécu et composé à Paris sous le règne de Louis XIII. L'expressivité, le jeu presque théâtral d' mettent bien en valeur les œuvres du programme, bien choisi et accompagné à la guitare par . S'il est une pièce à retenir, c'est peut-être, No, soy yo, extrait du Cancionero d'Uppsala avec le très joli duo d'Isabelle Druet et Fiona Émilie Poupard et l'intermède du percussionniste Joël Grare.

Le Festival de Musique Baroque du Jura grandit mais doit chercher et trouver son nouveau public : de nouveaux lieux avec une zone de chalandise conséquente, des œuvres attractives, des projets originaux dans l'esprit du côté « découverte »de cette édition.

Crédits photographiques : Cantar Lontano , , Isabelle Druet © Jean-Noël Démard

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