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Georges Aperghis à la Marbrerie avec L’Instant donné

L'entrée est libre pour le concert en famille du « dernier dimanche du mois » que proposent les musiciens de L'Instant donné à La Marbrerie de Montreuil. La salle est comble et résonne de voix d'enfants ce dimanche à 11 heures, mettant à l'affiche le compositeur et son interprète d'élection .

Même lorsqu'il écrit un trio instrumental, pense à la voix, aux personnages et à la scène qui les anime : celle du cirque sans doute dans Trio funambule (2014) pour piano, clarinette basse et percussions. C'est une musique d'humeurs, facétieuse et turbulente, qui cherche à surprendre. Les couleurs de la percussion s'y emploient, concentrant un important set d'instruments – gong d'eau, flûte à coulisse, flexatone frotté par un archet, etc. Les trois instruments semblent participer à des joutes oratoires passionnées, dans différents registres vocaux et autant de grains différents. Cette dimension théâtrale et ce goût pour les petites formes qui s'emboitent, les retrouve chez Schumann qu'il a souhaité entendre au sein de ce programme.

accompagnée au piano par chante des extraits de Myrthen op.25, ce bouquet de mélodies que Robert offre à Clara en 1840, l'année de leur union. Les poèmes d'amour proviennent de différents auteurs allemands et la musique n'est que fraicheur et délicatesse dans l'interprétation sensible et sans afféterie qu'en donne la chanteuse. Interviewé par Nicolas Carpentier, Georges Aperghis vient sur scène pour présenter, avec ce mélange d'humour et de bonhomie qui le caractérise, les deux pièces suivantes. Pour Gabrielle (2014) est du pur théâtre aperghien. Rompu à cette manière virtuose, fascine petits et grands avec son histoire que chacun peut se raconter à sa manière puisque les mots ne font pas sens mais musique.

La nuit en tête (2000) pour ensemble et voix, est une pièce écrite sotto voce (à voix basse), évoquant l'état de rêve et ses contours floutés. Voix et instruments se croisent et s'imitent mutuellement dans un espace fantomatique dont les sonorités ambrées du marimba soulignent le mystère. Énigmatique toujours et indéchiffrable est le récit fantasque que Donatienne Michel-Dansac fait courir tout le long avec une voix légèrement détimbrée qui se localise dans l'aigu de sa tessiture. Les musiciens de L'Instant donné déploie la même agilité pour donner à l'écriture aperghienne ses textures fluides et évanescentes.

Crédit photographique : © le regard de James

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