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La singularité de Chausson selon Véronique Gens et Alexandre Bloch

La douleur mélancolique et tragique du Poème de l'amour et de la mer et la ferveur lyrique de la Symphonie en si bémol majeur op. 20 d', sont une évidence pour et

Tragédienne accomplie, quoi de mieux espérer de la part de que l'excellence dans le Poème de l'amour et de la mer op. 19 d'. Sur des vers symbolistes de Maurice Bouchor (1855-1929), la mélodie douloureuse et mélancolique amorcée dès la première partie de l'ouvrage sur « Brise qui va chanter dans les lilas » et que l'on retrouve tout au long de cette partition, envoute littéralement, portée par la voix d'une belle couleur obscure de la soprano. Il est étonnant que ce disque corresponde au premier enregistrement de ce cycle par , hormis Le Temps des Lilas que l'on retrouve dans son disque Néère, alors que la carrière de l'artiste est aujourd'hui largement consacrée à la musique romantique française comme l'atteste son disque Visions paru en 2017 et ses multiples collaborations avec le .

Avec un chant tourné vers les mots, toujours au service de l'expression, et une déclamation qui enchante, Véronique Gens dépeint avec délice des couleurs vibrantes presque énigmatiques. Son sens dramatique va de la clarté innocente vers une ombre mystérieuse, autant dans le premier poème La fleur des eaux que dans La mort de l'amour, deuxième grande page de Chausson reliée par la première grâce à un interlude purement orchestral.

Dans cet enregistrement, on retrouve également l'affection de la chanteuse à travailler avec des collaborateurs de longue date. C'est encore le cas avec l', et cela même si c'est un nouveau chef, , à la baguette. Celui-ci s'inscrit dans la même démarche que la chanteuse : pas d'excessivité mal placée pour une musique pourtant vouée à des sentiments paroxystiques, pas d'artifice mal approprié, le chef défendant surtout une clarté de son et de discours. Portée par une ferveur lyrique qui impressionne, la lecture d' de la Symphonie en si bémol majeur op. 20 affirme une enthousiasmante profondeur, particulièrement dans ce deuxième mouvement Très lent si fascinant.

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