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Mariales napolitaines en fa mineur par Les Passions

Sur un programme bien connu présenté notamment en 2017 à Toulouse, font leur rentrée discographique avec la musique napolitaine de Pergolèse et Scarlatti.

Malgré les moyens limités de Pergolèse pour écrire son Stabat Mater, l'œuvre se limitant à deux voix, – probablement des castrats à sa création en 1736 -, à un ensemble de cordes et une basse, le musicien sut déployer une atmosphère variée et émotionnellement marquante qui maintient du XVIIIᵉ siècle à encore aujourd'hui, une popularité toujours aussi éclatante. Preuve en est avec les nombreuses versions et adaptations en disque dont fait l'objet cette partition.

révèle dans sa note de présentation, – un livret des plus classiques avec une brève biographie des deux compositeurs et quelques éléments saillants des choix interprétatifs -, que la démarche de cet enregistrement est « de tenter de se rapprocher de la pensée de Pergolèse » en revenant au facsimilé du manuscrit original pour une interprétation inspirée de la substance musicale initiale, toujours naturellement liée au texte littéraire. Pour se faire, sont en nombre limité avec une formation instrumentale à un par partie. Les choix des tempi et le jeu délié coulent ici de source avec un ensemble instrumental léger et agréable permettant au dessin des lignes mélodiques de gagner en pureté. En privilégiant un ton confidentiel plutôt qu'une flamboyance excessive, laisse toute la place à ses deux interprètes vocaux.

La grande force de cette interprétation vocale est indéniablement chaque duo mené en parfaite harmonie par deux protagonistes complémentaires, dans une approche judicieusement souple et voluptueuse. Mais alors que le timbre de touche par sa sobriété et sa chaleur dans ses deux airs techniquement très maitrisés que sont Quae Moerebat et dolebat et Fac ut portem Christo mortem, le soprano de manque bien de mordant dans son premier air Cujus animam gementem. De plus, on aurait aimé percevoir plus de douceur à beaucoup d'endroits de ses deux interventions soliste, ce qui affaiblit quelque peu une interprétation satisfaisante portée par une prise de son sans faille. C'est avec le Salve Regina en fa mineur attribué à Scarlatti, – rien n'est moins sûr ! -, qu'on apprécie une maîtrise parfaite des deux voix, offrant à l'auditeur une interprétation langoureuse empreinte d'une belle plénitude vocale agrémentée des brillants aigus d'un soprano virtuose.

Appréciée comme un intermède entre les deux œuvres vocales, la Sinfonia à 4 de Scarlatti a fait l'objet d'une reconstitution par de la partie de basse manquante. Malgré cette intervention, ces cinq mouvements affirment bien la variété de style du maître napolitain.

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