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Symphonies parisiennes de Haydn, quatrième volet pour Le Concert de la Loge

Sous le label Aparté, le quatrième volet des symphonies parisiennes est encore une belle étape sur le chemin du Concert de la Loge qui a entrepris d'enregistrer l'intégrale de ces six symphonies qui marqueront de nouveau leur histoire.

Après La Reine accompagné de Sandrine Piau, après La Poule avec la complicité de Justin Taylor, après L'Ours paru l'année dernière, la Symphonie n° 87 en la majeur de Haydn trouve son titre, « L'Impatiente », sous l'impulsion du Concert de la Loge et de son directeur . Durant leur dernière tournée, ils avaient suscité ainsi plus de deux cents propositions d'un public avide « de laisser aller son imagination ». Loin d'être anecdotique, c'est la charge poétique de la partition que les musiciens cherchent à mettre en lumière par cette initiative, tout en maintenant une tradition musicale. Ouvrage de Haydn particulièrement réussi, il est associé ici à des airs peu connus d', de Grétry, ou de , que la soprano dépeint avec une belle conviction dramatique, forte d'une diction claire et constante. On retrouve ainsi une programmation inspirée de celles du Concert Spirituel qui alliaient à la fin du XVIIIᵉ siècle musique symphonique et art lyrique.

L'intérêt de cet album se trouve notamment dans la place de choix faite à , encore un musicien français de l'Ancien Régime dont la musique n'aura pas traversé les siècles. Sa Symphonie en ré mineur op. 10 n° 1, enthousiasmante par ses contrastes stylistiques, entre l'allure dramatique du premier thème de son Allegro maestoso et l'inspiration de la romance française pour son second thème. La délicatesse de la flûte et de la harpe jaillit de l'Andante, « entièrement dans le style de M. Haydn » comme le reconnaissaient les oreilles de l'époque.

Pour ce nouveau disque, on apprécie encore la constance de la qualité du livret de présentation composé de textes fournis et inspirés de Daniel Piollet sur l'épopée du Concert Olympique entre 1788 et 1798, de l'analyse musicale de la Symphonie n° 87 de , de Benoît Dratwicki sur le nouveau chant français entre 1770 et 1790, et de la biographie du maître de harpe et symphoniste méconnu de Michelle Garnier-Panafieu.

La constance est aussi le maître mot de et de son Concert de la Loge, musiciens sur instruments d'époque qui ne manquent ni de dynamisme, ni de cohésion collective, ni d'une précision de jeu et de vigueur, et cela encore une fois dans cette nouvelle parution discographique. La lecture est marquée par une élégance, une brillance et un charme qui séduit dès la première écoute, déployant son art dans un écrin superlatif. La soprano est dotée d'une puissance et d'une densité vocale qu'un chant flexible et véloce met en lumière de façon souveraine.

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