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Les sœurs Birringer en voyage musical entre virtuosité et poésie

Les sœurs Lea et Esther Birringer signent leur troisième disque, pour lequel elles proposent des œuvres qui combinent virtuosité et poésie.

Née en 1986, a perfectionné ses capacités de violoniste auprès d' au Mozarteum de Salzbourg et avec Pavel Vernikov à Vienne. Après avoir remporté des prix et distinctions à des compétitions internationales diverses – telles que les concours Johannes Brahms, Kloster Schöntal, Premio Rodolfo Lipizer, Louis Spohr et Abram Yampolsky – elle poursuit sa carrière de soliste et de chambriste. Le duo qu'elle forme avec sa sœur Esther Birringer, née en 1983, a gagné deux prestigieux concours internationaux de musique de chambre : le Premio Vittorio Gui (en 2011) et le Concours international de musique de chambre Città di Pinerolo (aussi en 2011). Se consacrant particulièrement à la musique des XIXe et XXe siècles, il choisit, pour son premier disque paru chez CAvi-music en 2014, les sonates de Karol Szymanowski, Paul Hindemith et Ottorino Respighi. Puis, en 2018, il publie chez Rubicon un album regroupant les partitions de Franz Liszt, Edvard Grieg et César Franck.

Pour cette nouvelle parution, les artistes présentent un programme qui leur permet de mettre en valeur aussi bien la virtuosité que la poésie. Sous les doigts de , le violon construit en 2013 par Andreas Hudelmayer (un luthier allemand basé à Londres), est éblouissant de légèreté, de précision et d'agilité. Il saisit par une sonorité noble, brillante et veloutée, pour laquelle on aurait aimé percevoir un peu plus de rondeur dans les graves. Pour le piano, nous avons affaire à une exécution qui favorise la variété de l'articulation, tout autant que la modestie et, en quelque sorte, l'humilité, car on ne l'entend jamais rivaliser avec le violon ; bien au contraire, les deux instruments respirent ensemble, en rendant un bel hommage à l'esprit chambriste.

Sur le plan de l'interprétation, on est désarmé par la simplicité des cantilènes (par exemple, dans la Fantaisie sur « Carmen » de et dans l'Introduction et Rondo capriccioso de ), ne nous faisant penser qu'au charme de ces pages, ainsi que par la vaillance de la violoniste qui n'a pas peur de prendre le risque (même si c'est un enregistrement studio) dans les moments les plus exigeants techniquement. Nous admirons le naturel des phrasés, rarement perturbés par des accentuations du rythme superflues, comme dans la Polonaise en ré majeur op. 4 d', ou des ralentissements du mouvement, comme dans la Humoresque d'.

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