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Le Quatuor Danel signe une belle intégrale des quatuors de Tchaïkovski

Dans les quatuors et le sextuor de Tchaïkovski, le relève le défi de se mesurer à la référence des Borodine.

Moins connus que les six symphonies et certains concertos ou même que le génial Trio avec piano, les trois quatuors de Tchaïkovski forment néanmoins un ensemble homogène et remarquable que complète le tardif sextuor « souvenirs de Florence ». Le s'est fait particulièrement remarquer au disque en gravant l'intégrale des quatuors de Chostakovitch (Fuga Libera, Clef ResMusica) et plus récemment, celle des quatuors de Weinberg, une première au disque (CPO, Clef ResMusica). Cette fois il remonte un peu le temps en nous présentant les trois quatuors de Tchaïkovski, couplés avec le mouvement isolé, premier temps d'un quatuor abandonné antérieurement aux trois quatuors et, partition indissociable de l'ensemble, le superbe sextuor à cordes « souvenirs de Florence » pour lequel il est rejoint par deux membres du .

L'ensemble est d'une grande homogénéité et d'une cohésion parfaite, donnant aux trois quatuors un poids égal, alors que la célébrité du premier et de son fameux Andante a trop souvent rejeté dans l'ombre les deux autres comme d'ailleurs c'est aussi le cas des concertos pour piano. Familiers du monde de Chostakovitch, les Danel parviennent à recréer les atmosphères variées de ces œuvres où se mêlent pathos romantique, échos de danses russes dans les scherzos et les finales, réminiscences de chants orthodoxes dans les mouvements lents, particulièrement celui de l'opus 30. Et les deux membres du Talich, familiers du travail en musique de chambre se coulent avec aisance et naturel dans ce moule commun.

Reste que s'il s'agit sans doute de la meilleure proposition actuelle de ce cycle relativement peu connu (moins que les symphonies du même compositeur en tout cas) les Danel n'atteignent pas tout à fait l'intime compréhension que les Borodine avaient développée, dans leurs formations successives (et dans leur version Melodiya avec l'appoint d'un certain Rostropovitch dans le sextuor) ni la splendeur des timbres du quatuor russe. Quelques intonations des Danel paraissent en effet un peu fragiles, y compris l'entame du fameux andante de l‘opus 11 qu'on a connu plus affirmée. Réserves mineures devant une belle réalisation qui laisse espérer que les Danel se penchent désormais sur d'autres cycles de quatuors russes peu connus mais de grande qualité (Glazounov, Taneïev et Miaskovski notamment).

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