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Diana Damrau revient à Richard Strauss

Évitant désormais les élans stratosphériques du répertoire colorature, revient à . A-t-elle pour autant le format vocal pour s'imposer dans les célèbres Quatre derniers lieder ?

Il y a dix ans exactement, publia un premier album consacré aux lieder de . Beaucoup s'est passé depuis. Abandonnant au fur à mesure les rôles qui firent jadis sa gloire – de la Reine de la Nuit à Zerbinetta en passant par Lucia et Olympia –, évitant désormais les contre-aigus longtemps considérés comme sa marque de référence, la chanteuse bavaroise est actuellement en quête d'un nouveau répertoire. En attendant des prises de rôles dont elle rêve déjà ouvertement dans ses interviews – Daphné, la Maréchale, la Comtesse dans Capriccio – c'est avec les Quatre derniers lieder qu'elle poursuit actuellement sa carrière straussienne. Abordé pour la première fois à l'automne 2016, c'est en janvier 2019, à la Radio bavaroise, qu'elle enregistre le cycle sous la baguette réputée de . Complété en novembre dernier par d'autres lieder de Strauss – avec piano cette fois – le disque vient de sortir.

Nul doute, la voix de a évolué. Le médium a pris du corps, les graves se sont nourris. La couleur du timbre pourtant, argentée, diaphane, reste sensiblement la même. En résulte une interprétation très personnelle du cycle, plus lumineuse que crépusculaire, intime et fortement nuancée. On peut aimer – ou préférer des voix plus amples, au couleurs plus chaudes et à l'aigu moins pointu. Question de goût… , en tout cas, au pupitre de son sublime orchestre bavarois, est en phase avec la soliste. Transparente, raffinée, aux tempi allants, sa lecture évite soigneusement toute opulence superflue.

Pour compléter le disque, Diana Damrau a choisi d'autres lieder de Strauss. Des titres plutôt rares (« Die Verschwiegenen », « Mädchenblumen », Nichts ») côtoient des classiques tels que « Du meines Herzens Krönelein », « Die Nacht » ou « Ruhe, meine Seele ! ». Accompagnée avec soin par , valorisant à la fois texte et musique, Damrau y déploie une palette extraordinaire de nuances et de couleurs. Pour finir, le disque revient à l'orchestre et à avec un « Morgen » d'une infime poésie. Du grand art !

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