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Second enregistrement de la Symphonie Asrael de Suk par Jakub Hrůša

Après un premier enregistrement avec le Tokyo Metropolitan Symphony Orchestra en 2015, revient à la Symphonie « Asrael » de avec l', pour une version sans mystère.

Plus le temps avance et plus la Symphonie n° 2 de , plus connue sous le nom d'« Asrael », marque son empreinte au répertoire. Encore cantonnée à la République Tchèque deux décennies plus tôt, malgré les efforts de Jiří Bĕlohlávek et Sir Charles Mackerras, tous deux auteurs d'un enregistrement au crépuscule de leur carrière (Decca et Supraphon), l'œuvre connaît un regain d'intérêt ces dernières années.

Deux ans plus tôt, les deux plus grandes formations allemandes l'affichaient au programme. Les Berliner Philharmoniker avec leur directeur musical, Kirill Petrenko, déjà auteur d'un disque sans éclat alors qu'il dirigeait le Komische Oper Berlin (CPO) ; et l' avec le chef tchèque invité , dont provient le présent album live pour le label BR Klassik.

Avec un enregistrement par un orchestre de radio allemand, Hrůša se met directement en concurrence avec la seule version disponible de Karel Ančerl, non pas avec son Philharmonique Tchèque, mais avec le Südwestfunk-Orchester Baden-Baden (SWR Classic). Mais la comparaison s'arrête là, car l'écoute de cette nouvelle parution déçoit dès l'introduction sans mystère de l'Andante sostenuto, où l'entrée des cordes n'apporte aucune gravité, alors qu'elle transcende déjà la partition chez Václav Talich (Supraphon) soixante-six ans plus tôt. L'Andante ne déploie pas plus de tension, fait d'autant plus délétère que ce mouvement trouvait une proposition plus rapide et bien plus lumineuse par le chef lui-même avec le Tokyo Metropolitan (Exton).

Évidemment, l'orchestre bavarois, à l'époque façonné par Mariss Jansons, étale la superbe de ses musiciens, comme les violoncelles denses et chatoyants à l'Adagio, ou le hautbois d'une justesse impeccable pour le solo et ses reprises ensuite. Idem pour le premier violon dans ses grandes envolées lyriques, tout comme pour la ligne globale, bien maintenue par un chef qui, à l'image de sa Symphonie n° 3 de Mahler à Paris l'an passé, maîtrise mieux les masses que le discours. Les timbales annonciatrices du finale ne marquent pas plus que le reste, à mettre en regard avec le choc de celles de la troisième version Bělohlávek (DECCA, op. cité), tout comme la coda, volubile mais bien trop distante pour toucher.

Une version de plus donc, moins intéressante que les deux parutions modernes de Tomáš Netopil avec l'Essener Philharmoniker (Oehms) ou surtout Walter Weller avec l'Orchestre National de Belgique (Fuga Libera). Quant aux références, en plus de toutes celles précitées, n'oublions pas la bien trop méconnue merveille de Evgeny Svetlanov (Russian Disc).

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