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Pygmalion revient à Bach à travers ses motets, une réussite

À des rares exceptions près, les chœurs et ensembles vocaux français ont fort peu enregistré la musique sacrée de , d'où l'évènement que représente cette nouvelle parution de l' chez Harmonia Mundi.

L'ensemble revient en effet au compositeur qui le fit connaitre, notamment par les Messes brèves, puis la Messe en si dans sa version de Dresde, 1733, enfin la reconstitution de la Köthener Trauermusik BWV 244a. L'ensemble de propose ici les motets BWV 225 à 230 mis en regard de trois motets en langue latine de la Renaissance italienne tirés de l'anthologie Florilegium Portense éditée en 1618 et familière de J.S. Bach à Leipzig.

Pygmalion a enregistré ce programme après l'avoir « rôdé » en concert entre 2016 et 2019 et le résultat s'entend. Le chœur composé de vingt-huit chanteurs fait forte impression dans ce répertoire pourtant rebattu. Il livre une interprétation jubilatoire, enlevée, théâtrale qui insiste sur le texte, que ce soit dans les motets à quatre, cinq ou huit voix (soit en double chœur : BWV 225, 226, 228 et 229). opte pour un continuo discret qui permet d'apprécier pleinement la vertigineuse écriture contrapuntique des parties chorales. Une petite réserve sur les parties solistes, tenues par des membres du chœur, dans le célèbre Jesu, meine Freude BWV 227 mais bien minime au regard du plaisir que procure l'écoute de l'ensemble du programme, originalement construit. L'enregistrement bénéficie en outre d'une magnifique prise de son (Hugues Deschaux) et de propos intéressants de dans le livret, notamment sur la relation étroite qui le lie à ces motets. Une très belle réalisation.

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