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Premier concert après huit mois pour le Hallé Orchestra et Sir Mark Elder

Premier de neuf programmes enregistrés sans public, le concert du de Manchester démontre que les musiciens n'ont rien perdu de leur superbe malgré la dure situation actuelle, rendue encore plus complexe dans le monde anglo-saxon par le système des revenus des ensembles.


À Manchester comme ailleurs, il faut que la musique vive et survive. Après huit mois sans concerts, il s'agit de jouer et occuper l'espace sur internet sur son propre site pour le Hallé plutôt que sur d'autres plateformes.

Avec la même idée que Kent Nagano et l'Orchestre National de France en juin dernier pour annoncer le renouveau, le premier programme du débute par une fanfare. Mais là où l'ensemble français avait choisi la Fanfare for St Edmundsbury de Britten, s'ajoute à Manchester la notion de création, et donc de vie toujours présente, puisque la Fanfare for the Hallé a été commandée pour l'occasion au compositeur et est interprétée ici pour la première fois. D'à peine plus d'une minute, la pièce pour onze cuivres présente des instrumentistes parfaitement préparés, dirigés par leur directeur musical Sir .

Celui-ci prend ensuite la parole pour un court interlude enregistré auparavant, qui laisse également l'occasion à Robin Phillips, responsable du site de Siemens à Manchester, principal mécène de l'orchestre, de confirmer l'attachement de son entreprise. Puis le directeur du Hallé, David Butcher, dit quelques phrases sur l'importance de rester actif. L'interlude discursif terminé, retour au Bridgewater Hall avec un orchestre au complet, et place aux Préludes III et I de Die Meistersinger von Nürnberg, liés entre eux par la Danse des Apprentis du même opéra, pour une suite wagnérienne d'un orchestre dont on connaît les enregistrements récents du Ring et de Parsifal. Dès les premières mesures, les musiciens comme le chef exposent leurs connaissances de cette musique, interprétée ici dans la pure tradition anglo-saxonne. Au superbe solo de la première violon, Eva Thorarinsdottir, s'ajoute la clarté des bois du magnifique ensemble mancunien, première flûte en tête.


Un second interlude permet de donner la parole à , dont la Symphonie n° 2 sera créée en mars prochain. Intervient ensuite notamment la nouvelle assistante du Hallé, , gagnante du concours de chefs quelques jours seulement avant le premier confinement. L'enregistrement reprend en salle et remet la musique en avant avec une Symphonie n° 1 de Brahms introduite d'un tempo vif, tandis que les gestes du chef développent une battue large et allante. La symphonie se déroule du début à la fin sur une même arche, d'une pulsation d'abord soutenue pour insuffler une véritable vitalité, puis plus calme à partir du poco allegretto. Ici encore se remarque ce mélange de tradition, non seulement anglo-saxonne, mais aussi particulièrement liée à l'ensemble lui-même et au son recherché dès ses débuts par Barbirolli, parfaitement maintenu à son meilleur niveau par Elder depuis maintenant vingt ans. Un son fait de cordes amples aux pizz marqués sans être jamais trop lourds, de cuivre net jamais trop violents, et de bois limpides jamais trop transparents.

Le concert est disponible trois mois sur le site du .

Crédits photographiques © Hallé Orchestra

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