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Festival d’Ambronay : Nouvelles suites

Nouvelles suites, c'est le thème du 42e Festival d'Ambronay. De Bach et Monteverdi à Arcadelt et Cozzzolani, du baroque au hip-hop en passant par le jazz… baroque, l'offre musicale est très large, portée par des artistes confirmés et d'autres en devenir. 

Ce 42e Festival d'Ambronay est le premier de sa nouvelle directrice, Isabelle Battioni. Elle connaît la maison pour avoir fait partie de l'équipe pendant de nombreuses années. Dans son programme, on retrouve cette volonté du partage de la musique dans la joie de se retrouver autour d'artistes et de compositeurs, parfois peu connus. Le premier des quatre week-ends est assez représentatif de ce projet.

De Venise à Versailles, tel est le titre du concert proposé par l'ensemble . Au programme, Vivaldi et Gervais. Tous les festivaliers connaissent Vivaldi, bien sûr, mais beaucoup ont découvert Charles-Hubert Gervais. Surintendant et maître de musique à la Chapelle Royale de Versailles sous Louis XV, il a écrit nombre de motets. Margaux Blanchard et , co-directeurs de l'ensemble ont proposé quatre grands motets. Dès le quia illic interrogaverunt du Super flumina babilonis, le timbre superbe de se fait entendre jusqu'au fond de l'abbaye. On le retrouvera dans son discours très clair lors du Filia Babilonis misera. Le début du Jubilate Deo permet aux deux dessus de se mettre en valeur. se régale et jubile ! Le Laudate final est magnifique. Les voix du Chœur du Concert Spirituel sont belles, le tempo est vif. Benoît Arnould fait peser la tristesse, la lourdeur du texte du début du Miserere. On retrouve la voix expressive et puissante de dans l'Asperges me Domine puis, rejointe par Deborah Cachet et , ils chantent un beau trio Auditui meo. Saluons la très bonne direction de .

Une brève sinfonia d'Alessandro Scarlatti est une bonne respiration avant le Magnificat d'Antonio Vivaldi. La solennité du Magnificat est là, somptueuse, solennelle. est toujours aussi expressif. Dans l'Exultavit, Deborah Cachet et le Chœur séduisent au point que le bis réclamé par le public sera bien… le Gloria final.


Avant le début du concert « Stabat Mater x 3 », dédie celui-ci à la mémoire de Michel Corboz, immense chef de chœur et d'orchestre, décédé quelques jours auparavant. Le concert débute par le Stabat Mater de Palestrina, chanté a capella par Gli Angeli. Un magnifique récitatif du texte, avec des nuances et un son d'ensemble tout à fait dans le style de l'abbaye d'Ambronay. Puis, le programme franchit quatre siècles avec le Stabat Mater du compositeur estonien . Trois cordes sonnent pour un début mystérieux puis lance les voix. Au fil de la partition, chaque soliste peut s'exprimer. On notera la puissance de , un très vivant, les aiguës très hauts et très difficiles d'. Sous la direction de , l'interprétation globale de cette œuvre contemporaine est étonnante de nuances et de restitution musicale du texte. Les pianissimi, en particulier, sont extraordinaires, tels que le compositeur les a écrits. C'est une véritable ovation du public qui salue cette œuvre et son interprétation. Suit Le son qui lie, une musique de Xavier Dayer un peu triste. Retour au Stabat Mater, celui de Pergolese. On retrouve la puissance de , près du texte, en particulier dans la flagellation. La voix d' est là, puissante. Le Amen final est un feu d'artifice ! Cette version McLeod est énergique, sans douceur mais proche du texte, avec douleur et, parfois, violence. Quant au bis, Pärt était évident. Une nouvelle et belle ovation du public, séduit par la musique du compositeur et par l‘interprétation de Gli Angeli Genève ainsi que par l'impulsion de la direction de . C'était la première apparition de l'ensemble à Ambronay. Les festivaliers seront ravis, sans nul doute, de le retrouver lors de prochaines éditions du Festival.

Crédit photographique : © Bertrand Pichène ; Gli Angeli Genève © Bertrand Pichène

 

 

 

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