- ResMusica - https://www.resmusica.com -

La Génération Mozart plaide la cause du Mozart suédois

Alimenté par l'esprit tourmenté du Sturm und Drang et par le sens dramatique exemplaire du compositeur , la première proposition discographique de la « » de est de belle facture, première étape d'un objectif bien plus vaste.

La ligne directrice du projet « », qui souhaite faire redécouvrir des compositeurs du siècle des Lumières « écrasés » par la notoriété de Wolfgang Amadeus Mozart et Joseph Haydn, est louable. Ce travail en est à ses prémices avec ce premier enregistrement de cette jeune formation créée en 2019 par .

ResMusica avait proposé début 2015, un dossier complet sur , proposant une biographie, une discographie, un catalogue de ses œuvres, et enfin une présentation de son esthétique musicale. Le raccourci du « Mozart suédois » nous paraissant totalement inapproprié au regard de son inspiration et de son style, même si quelques éléments biographiques l'associent au plus connu des musiciens classiques.

Ce disque est une bonne première approche du catalogue du compositeur, mettant en lumière son répertoire lyrique varié entre cantate et opéra. La programmation positionne sur un même pied d'égalité l'écriture orchestrale et les lignes mélodiques de grande qualité avec l'ouverture et un air choisi pour chaque ouvrage sélectionné. Le programme est éclectique également dans les mots puisque le chant de se fait autant en allemand (aria « Töne leise, goldne Saite » extrait de la cantate Zum Geburtstage des Königs), en suédois (aria « På thronens höjd » extrait de la cantate funéraire pour Gustave III) qu'en français (Ariette en sol majeur « Du temps qui détruit tout ») ; bigarré aussi dans ses atmosphères entre la liberté proclamée de Proserpin (Aria « Ach hvad behag et hjerta njuter ») et la Pantomime en ré majeur destinée aux fêtes du Carnaval, mêlées à l'oratorio de Pâques Der Tod Jesu ; diversifié enfin dans ses influences grâce à ses voyages et ses rencontres avec Gluck, Haydn et Martini.

Dans cet enregistrement, l'expressivité de la musique vocale de Klaus passe particulièrement par les timbres des différents pupitres où plusieurs solos et autres interventions du hautbois (Pantomime), de cor (Der Tod Jesu), du basson (Cantate funéraire), de la harpe (Töne leise) se font entendre, se mêlant à des contrastes dynamiques et dramatiques – théâtraux ? – que les instrumentistes de savent relayer agréablement. Le discours y est constamment renouvelé, autant dans l'enchaînement des extraits sélectionnés, qu'au sein même des partitions du compositeur. La luminosité du timbre de la soprano fait foi, bien que manquant toutefois des contrastes et des effets qu'on était en droit d'attendre face à un orchestre très coloré et expressif.

(Visited 584 times, 1 visits today)