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Le Festival de Saint-Denis ouvre avec Chung et un splendide Stabat Mater de Rossini

Onze ans après l'avoir dirigé dans les mêmes lieux, ouvre l'édition 2022 du Festival de Saint-Denis avec un Stabat Mater de Rossini toujours aussi merveilleusement maîtrisé.

Le Stabat Mater de Rossini interprété par et le Philharmonique de Radio France à Saint-Denis en 2011 se trouve sur YouTube et tout le monde connaît l'enregistrement de référence gravé par le chef pour Deutsche Grammophon en 1995, avec les Wiener Philharmoniker. Le chef reprend l'ouvrage cette année avec la même dévotion, pour ouvrir le Festival de Saint-Denis dans une Basilique-Cathédrale des Rois quasi remplie. Juste avant, il débute par l'Ave Verum de Mozart, court motet d'à peine quatre minutes écrit à six mois de la mort par le génie, et qui met en avant les cordes du Philharmonique, ainsi qu'un d'une ferveur à porter au bénéfice du nouveau directeur musical, .

Chung effectue un rapide aller-retour en coulisse, puis revient avec quatre chanteurs pour l'avant dernier chef-d'œuvre de Rossini, à qui il restait pourtant encore vingt-six ans à vivre après la création de la partition révisée en 1842 à Paris. Comme auparavant, on remarque un traitement particulier du chef sur les cordes et surtout sur les pizz, très marqués dès l'Introduzione du Stabat Mater par une sonorité pleine. Il dynamise ensuite ses violoncelles, sans trop imprimer la tension, comme s'il souhaitait laisser une sorte d'innocence dans l'interprétation. Le quatuor vocal entre de manière très homogène, avant de laisser se démarquer le ténor, , magnifique de lyrisme pour l'Aria du Cujus animam gementem, puis très opératique – ce qui n'est pas un contre-sens – au début d'un Quartetto d'une superbe légèreté à l'orchestre.


La basse apporte ses graves chauds à ses interventions, dont un excellent Coro e Recitativo médian, avant que le ténor d'abord à ses côtés n'échange sa place avec celle de la mezzo-soprano, laissant tous les graves à droite du chef et les aigus à sa gauche, tant au chant qu'à l'orchestre. Marianna Pizzolato remplacée par Chiara Amarù, cette dernière donne la réplique à la soprano au Duetto, puis tient seule une Cavatina tenue avec lyrisme sans toutefois atteindre le niveau des prestations masculines. complète la distribution en ressortant bien des ensembles, notamment de l'Amen du Finale, duquel ressort cependant surtout le chœur, sublime tout au long de la pièce et toujours superbement soutenu par l'orchestre, notamment ses cuivres, sous la direction remarquable de .

Crédits Photographiques : © Festival de Saint-Denis/Christophe Fillieule

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